Le chantier de construction de la Tour Triangle, futur gratte-ciel parisien de 180 mètres de haut, a débuté, a annoncé ce jeudi 10 février le groupe Unibail-Rodamco-Westfield (URW), promoteur du projet.
Ce mercredi, après deux mois de «travaux préparatoires de déblaiement et de sondage», les premiers silos ont fait leur apparition sur le chantier. Celui-ci doit s'achever au premier semestre 2026. «Cette tour fait une couture urbaine entre Issy-les-Moulineaux et Paris, elle participe à l'évolution de la ville de demain», indique Jean-Marie Trintant, président d'URW.
Ce projet de Tour Triangle est pharaonique : 180 mètres de hauteur sur 42 étages, ce qui en ferait la troisième infrastructure la plus haute de Paris, après la tour Eiffel (342 m) et la tour Montparnasse (209 m). Le bâtiment devrait accueillir 91.000 m2 de surface, dont les trois quarts seront consacrés à des bureaux. Un hôtel de 130 chambres, une crèche et des commerces sont également prévus, pour un budget annoncé de 660 millions d'euros.
Un projet contesté
Depuis son annonce, le projet de Tour Triangle suscite la controverse et accumule les recours judiciaires. A l'été 2021, le parquet national financier avait ouvert une enquête après une plainte contre X de l'association Anticor pour favoritisme dans l'attribution du marché d’exploitation du parc des expositions de la porte de Versailles et de la future tour Triangle. En novembre dernier, un voeu du groupe écologiste demandant le report ou l'abandon du projet de construction a été adopté au Conseil de Paris. Les élus parlaient alors d'un projet «démesuré et énergivore, une aberration écologique».
En décembre, les associations France Nature Environnement (FNE), SOS Paris ou encore ADHAPE ont saisi la justice pour «délit d'octroi d'avantage injustifié». Selon elles, la Tour Triangle, de par sa structure en verre et acier, présente «des risques de réfléchissement et d'aggravation des effets d'îlot de chaleur».
Pour rappel, le projet, lancé en 2008, a été validé en 2015 par l'actuelle maire de Paris Anne Hidalgo. Les élus écologistes de la majorité, ainsi que le maire (LR) du 15e arrondissement Philippe Goujon, s'y étaient vivement opposés. Ce dernier parlait «d'un affront à l'urbanisme parisien haussmannien».