Le nouveau rêve de Xi Jinping, le président chinois, s'appelle «Xiong'an», un projet qui vise à désengorger Pékin, la capitale jugée trop dense par le chef d’Etat.
Une future mégalopole prête sortir de terre ? Un projet resté quasi secret en dehors des frontières de la Chine pourrait bientôt voir le jour. Une mégalopole du nom de «Xiong’an».
Avec près de 2.000 km2, elle ferait 20 fois la taille de Paris, et trois fois celle de New York.
Un projet au coût exorbitant
Située à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Pékin, cette mégalopole du futur a notamment pour vocation de désengorger la capitale politique du pays et ses 21,7 millions d’habitants.
La ville de Xiongan en construction pic.twitter.com/5jl9NqWXH5
— Ambassade de Chine en France (@AmbassadeChine) October 17, 2020
La 8e ville la plus peuplée du monde est également en proie à une pollution chronique et confrontée à des énormes problèmes de circulation. «Xiong’an» est pour le moment un chantier pharaonique annoncé en avril 2017 par le gouvernement et qui se chiffre à près de 100 milliards de dollars (93 milliards d'euros).
«Le développement de la zone est un projet national revêtant une importance millénaire et doit être promu par des actions concrètes et des efforts durables», avait rappelé, en mai 2023, le président Xi Jinping, en visite dans la région, dans des propos rapportés par l’agence Xinhua.
L’inauguration prévue pour 2035
La gigantesque ville doit normalement être inaugurée en 2035 et accueillir près de 7 millions d’habitants, d'après un reporter du Figaro. De grands hôpitaux et des universités prestigieuses s’installent déjà dans la zone.
Malgré les efforts et les investissements consentis, la crise du Covid a drastiquement freiné les travaux, qui ont pris du retard. Le Figaro décrit des «avenues désertes» où les «passants sont rares» et un «air de ville fantôme dystopique». Bien loin donc de la promesse de mégalopole internationale.
Quelles conséquences écologiques ?
Une immense mégalopole, intégralement construite, le projet n’a de prime abord rien d’écologique. Pourtant, la Chine garantit le contraire : «Nous sommes les hôtes de la nature […] celle-ci doit rester l’élément dominant», notait en 2019 un des urbanistes à l’ouvrage.
Pour rappel, en 2020, après seulement deux années de construction, la plus grande gare ferroviaire d’Asie (130.000 m2) a été entièrement bâtie et mise en service dans cette zone. Pour l’occasion, un village de 700 habitants a été rasé. Mais l’essentiel pour le pays est que Pékin se trouve désormais à 50 minutes de train.