Invité ce mardi matin sur BFM, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a eu un échange très tendu avec la journaliste Apolline de Malherbe.
Le pensionnaire de la place Beauvau a vivement réagi suite à une question de la journaliste au sujet de l'annonce par Emmanuel Macron d'une grande loi d'orientation sur la sécurité qui arriverait «un peu tard», dans les derniers mois du quinquennat.
"Je vous demande pardon ?": l’échange très tendu entre Gérald Darmanin et Apolline de Malherbe pic.twitter.com/8XlHS5jzFl
— RMC (@RMCinfo) February 8, 2022
Gérald Darmanin a ensuite critiqué une «présentation très rapide et un peu populiste» de la part de la journaliste qui a répliqué «essayez de démontrer l’inverse». Le ton est alors monté entre les deux protagonistes et le ministre a lâché : «Non mais vous vexez pas, calmez-vous Madame, ça va bien se passer».
Apolline de Malherbe a alors froncé les sourcils et fixé le ministre en le reprenant : «je vous demande pardon ?». Gérald Darmanin a ensuite de nouveau répété sa remarque avant de poursuivre qu’il en avait «marre des discours populistes toute la journée» et de lui reprocher de ne pas avoir évoqué «la baisse des (actes commis contre les) biens».
«Ce n’est pas une réponse mais presque une offense»
«Je trouve ça sidérant votre manière de répondre, a rétorqué la journaliste. Ce n’est pas une réponse mais presque une offense». Par la suite, le ministre a défendu sa vision des chiffres et a de nouveau interpellé son interlocutrice pour lui demander si elle faisait «de la politique ou était journaliste».
Il a ensuite ajouté que la montée «générale et continue des populismes depuis de très nombreuses années» était due à une «partie des médias».
Cet échange très tendu a été repris et commenté sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, les candidats à la présidentielle ne se sont pas fait prier pour commenter.
«Manifestement, Gérald Darmanin n'assume pas le lourd échec de sa politique et y répond par une agressivité déplacée», a ainsi posté la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen.
Manifestement, @GDarmanin n’assume pas le lourd échec de sa politique et y répond par une agressivité déplacée. La réalité est pourtant terrible : la violence gangrène le pays et les Français en sont les victimes. https://t.co/2Ypv3I4fKM
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) February 8, 2022
De son côté, le candidat polémiste Eric Zemmour a écrit : «Confronté au naufrage abyssal de la politique sécuritaire d’Emmanuel Macron, son ministre perd son sang-froid avec Apolline de Malherbe».
« Calmez vous Madame, ça va bien se passer ». La vieille combine misogyne qui consiste à déstabiliser les femmes en sous-entendant qu’elles ne tiennent pas leurs nerfs et sont hystériques! @GDarmanin fidèle à sa réputation! Soutien absolu à @apollineWakeUp https://t.co/y5KH4fwXzc
— Laurence Rossignol (@laurossignol) February 8, 2022
La socialiste et ancienne ministre Laurence Rossignol a pointé du doigt une «vieille combine misogyne qui consiste à déstabiliser les femmes en sous-entendant qu’elles ne tiennent pas leurs nerfs et sont hystériques».
Le secrétaire national d’EELV Julien Bayou a lui dénoncé un «sexisme crasse» de la part de Gérald Darmanin qui ne fait pas «oublier la pertinence de la remarque de la journaliste : oui le gouvernement a échoué ou renoncé sur la sécurité des personnes et en particulier des femmes».
Un ministre ne doit pas parler comme ça https://t.co/3tyjM6fZ4t
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) February 8, 2022
Egalement candidate à la présidentielle, la maire de Paris Anne Hidalgo a posté sur le réseau à l'oiseau bleu : «un ministre ne doit pas parler comme ça».
Le débat s'est même invité à l'Assemblée nationale, où l'opposition a interpellé le gouvernement. C'est alors Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, qui a défendu Gérald Darmanin, trouvant «cocasse» d'entendre «des leçons de calme» venant de députés «en train de hurler contre une jeune femme».