Pour lutter contre l’inaction de Philips, une procédure collective a été lancée à son encontre par l’avocat Christophe Lèguevaques le jeudi 10 février. Pointée du doigt pour des respirateurs contre l’apnée du sommeil potentiellement cancérigènes, l’entreprise hollandaise n’a pas cessé de jouer la montre depuis le début des révélations.
Après avoir collecté de nombreux témoignages de victimes ces derniers mois dans le dossier des respirateurs potentiellement cancérigènes de la marque hollandaise, l’avocat Christophe Lèguevaques a débuté jeudi une procédure collective contre Philipps, disponible sur la plate-forme MyLeo Legal.
RESPIRATORGATE PHILIPS : ouverture de l'action collective https://t.co/pz9aTwH6P1 @asso_ffaair @MySMARTcab
— Christophe LEGUEVAQUES (@CLeguevaques31) February 11, 2022
«Cette affaire comporte tous les ingrédients d’un scandale sanitaire, aussi important que le Médiator», a expliqué Christophe Lèguevaques dans les colonnes du Parisien.
Qualifiant les faits de «Respiratorgate», il a décrit les deux procédures à venir: la première au civil pour obtenir une indemnité de préjudice moral d’anxiété pour les patients et la seconde au pénal pour «mise en danger de la vie d’autrui, adinistration de substances nuisibles et coups et blessures involontaires».
Des rappels qui trainent en longueur
Annoncé par Philips en juillet 2021, le rappel des appareils de la firme potentiellement dangereux a été minime.
Si des millions de produits récupérés à travers le monde, la société néerlandaise a seulement recouvert 25.000 appareils en France ces derniers mois malgré une liste établie de 370.000 respirateurs vendus dans l’Hexagone.
A l’origine de ce rappel massif, une mousse insonorisante présente dans les appareils et qui dégagerait des particules chimiques en se dégradant, causant des irritations, des maux de tête et pouvant potentiellement avoir des effets cancérigènes.
«Le Médiator de la respiration»
Philips, qui détient le monopole du marché de ces respirateurs, a provoqué la colère des associations de malades en promettant de remplacer l’ensemble des appareils défectueux avant la fin de l’année malgré des mois à laisser trainer cette affaire.
«C'est un scandale sanitaire qu'on étouffe pour des raisons financières. Philips deviendra le Mediator de la respiration, je le dis haut et fort», a fustigé Christian Trouchot, le président d'Airas, une association d'insuffisants respiratoires, sur RMC.
L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en France a recommandé de continuer le traitement «compte tenu de l’incapacité du fabricant à remplacer l’ensemble des machines». Pourtant, cette même organisation a reconnu qu'«au vu des données transmises par Philips, un risque cancérigène ne peut être exclu».
Ce lundi, l’ANSM a convié l’ensemble des acteurs afin de faire avancer le dossier avant la fin de l’année, comme cela a été annoncé par Philips.