Alors que certains Français attendent encore de percevoir leur prime inflation, d'autres l'ont déjà touchée... et même plusieurs fois. Censée bénéficier à quelque 38 millions de personnes gagnant moins de 2.000 euros net mensuels, cette aide exceptionnelle de 100 euros devait pourtant être unique.
Ceux qui signalent l'avoir perçue deux, voire trois fois ont bien souvent plusieurs statuts.
Il s'agit par exemple de salariés qui sont aussi auto-entrepreneurs, d'étudiants boursiers qui travaillent en parallèle de leurs études.
Certains retraités qui ont conservé une forme d'activité professionnelle sont aussi concernés.
En effet, plusieurs organismes se chargent de verser la prime inflation selon les cas. Il s'agit de Pôle emploi pour les chômeurs, de l'Urssaf pour les indépendants, des employeurs pour les salariés et ainsi de suite.
Aussi, quelqu'un qui aurait gagné moins de 2.000 euros dans chacune de ses activités, sous différents statuts, peut, par erreur, être considéré éligible plusieurs fois à la prime inflation.
A titre d'exemple, un salarié payé au Smic pourra ainsi percevoir cette aide de la part de son employeur, puis de la part de l'Urssaf s'il cumule en parallèle une activité d'indépendant ne lui rapportant pas plus de 2.000 euros net par mois.
Bercy minimise
Sachant en plus, que, selon les statuts, les versements n'ont pas lieu au même moment, ce qui peut favoriser les doublons. Les étudiants boursiers ont perçu la prime inflation à la mi-décembre, puis les indépendants, suivis par les salariés du privé et les agents du public, pour finir par les retraités, en février.
Alerté sur ce phénomène, Bercy a tenté de le minimiser, arguant que ces versements multiples ne concernaient que quelques milliers de Français «tout au plus». Mais la Fédération nationale des auto-entrepreneurs et microentrepreneurs (FNAE) n'est pas d'accord. Selon ses calculs, cela concernerait plutôt des centaines de milliers de personnes, voire un million.
Mais, le gouvernement maintient : il n'y aura pas de contrôles, même si la loi encadrant la prime inflation stipule que «les aides indûment perçues» doivent être remboursées à l'Etat.
En guise de réponse, la Direction générale des finances publiques a mis en place un service en ligne spécifique, permettant de déclarer les indemnités trop perçues. Un dispositif qui repose donc exclusivement sur la bonne foi des Français.