Plus de quatre ans après le meurtre de la petite Maëlys, Nordahl Lelandais comparaît depuis lundi, à Grenoble, devant la Cour d'assises de l'Isère. Au programme de ce vendredi : la diffusion de nouvelles écoutes téléphoniques glaçantes le mettant en cause.
La journée s'est ouverte avec le témoignage de l'ex-compagne de Nordahl Lelandais qui est interrogée sur leur relation, ainsi que sur leurs conversations, avant, pendant et après le jour du meurtre de la petite Maëlys.
La cour a diffusé ensuite une écoute de l'une de leurs conversations téléphoniques, alors qu'il est emprisonné depuis un mois : «Tu ne doutes pas de moi quand même ? C'est un truc de malade. Faut qu'ils retrouvent la petite», avait assuré Lelandais à son interlocutrice.
«J'aimerais t'entendre dire que tu m'aimes et que je te manque, que ça me remonte le moral. Je suis accusé d'un truc de fou», lui avait-il encore dit.
Un sms qui, selon lelandais, aurait tout changé
Pourtant, son ex-petite amie doute. Dans l'écoute suivante, on l'entend s'interroger sur la culpabilité de Nordahl Lelandais : «Mais tu étais où quand la petite a disparu ?» demande la jeune femme de 29 ans. «J'étais sur place, même la mère, même les mariés l'ont dit», répond l'ex-militaire.
«Mais pourquoi tu étais au mariage?» relance-t-elle. «Tu sais, on s'était pris la tête, pendant la soirée je t'ai envoyé un message, si tu m'avais répondu, je serais passé te voir, si tu m'avais répondu, ça aurait tout changé», semble accuser Nordahl Lelandais.
«Vous dites que si elle avait répondu à ce SMS, ça aurait tout changé ?», interroge ensuite la présidente. «Bah oui, je serais allé voir ma copine, dormir chez elle. Je serais parti du mariage», répond l'accusé en tentant manifestement de faire porter la culpabilité sur son ex-petite amie.
«Donc ça dépendait de cette réponse au SMS, ça ne dépendait pas de vous, vous n'avez pas de libre arbitre monsieur Lelandais ?» insiste la magistrate. «Si elle avait répondu au SMS, je serais parti du mariage, et la petite serait toujours en vie», répond finalement le meurtrier.
Des murmures indignés se font alors entendre sur les bancs de la partie civile. Nordahl Lelandais n'avait pourtant jamais évoqué ce mariage en présence de son ex-petite amie, qui ignorait donc tout de ses agissements. Ils se sont d'ailleurs revus quatre jours après le drame, comme si de rien n'était.
Elle dit s'être sentie «trahie, utilisée». Me Rajon, l'avocat d'une partie de la famille de Maëlys, assure qu'elle n'a pas à ressentir une quelconque culpabilité vis-à-vis du SMS envoyé par l'accusé au cours de la soirée du mariage et auquel elle n'avait pas répondu. Il dénonce «une indécence absolue».