En direct
A suivre

JO 2024 : pourquoi la future piscine olympique d'Aubervilliers fait polémique

La future piscine olympique d'Aubervilliers, qui sera de site d'entraînement dans le cadre des JO de Paris 2024. La future piscine olympique d'Aubervilliers, qui servira de site d'entraînement dans le cadre des JO de Paris 2024.[© Agence Chabanne]

Rapidement évacués par les forces de l'ordre, plusieurs opposants au projet de construction de la future piscine olympique de JO de Paris 2024, à Aubervilliers (93), se sont enchaînés mercredi pour empêcher les travaux. Que reprochent-ils au projet ?

«Depuis près de cent ans, les Jardins ouvriers d’Aubervilliers prolongent l’histoire maraîchère de la Seine-Saint-Denis, sur 7 hectares ceinturant le Fort. Ces espaces naturels sont un patrimoine précieux avec une riche biodiversité», explique le collectif des Jardins à Défendre d'Aubervilliers (JAD), qui parle de «terres nourricières [...] entretenues toute l’année par des jardiniers qui y ont tissé des liens, s'entraident et ont besoin de cette production vivrière pour survivre».

Avec le projet de construction de la future piscine olympique – qui doit servir de bassin d'entraînement pendant toute la durée des JO de Paris 2024 – le collectif évoque la disparition de «10.180 m2 de jardins ouvriers et 37.000 m2 de bois sous le béton». Depuis plus d'un an et demi, ils se battent donc pour empêcher les travaux, et faire valoir leurs arguments pour cette construction qu'ils jugent «inutile». «Inutile» selon eux, «car, comble du cynisme, ce ne sont pas les bassins qui vont détruire les jardins mais un "Splashpad, un pentagliss, un solarium minéral et un village finlandais" tout ceci dans un des quartiers les plus pauvres de France».

Dans leur viseur en effet, l'ensemble des projets immobiliers qui jouxteront la future piscine olympique (toute la partie rouge sur la carte). «Un spa et un solarium minéral valent mieux qu'un jardin centenaire ?», s'interrogent les opposants au projet dans une pétition mise en ligne sur change.org il y a plusieurs mois et signée par près de 100.000 personnes.

capture_decran_2022-02-03_a_14.14.53_61fbd6f603ac0.png

Selon eux, «c’est le gigantisme de ce projet qui pose problème» justement parce qu'ils estiment qu'«une piscine olympique est bien trop chère à construire et entretenir comparée à une piscine de quartier». Et d'asséner : «c’est en partie pour rentabiliser ce trop grand équipement que ses promoteurs ont prévu une extension, le solarium, qui vient détruire inutilement les jardins ouvriers».

Pourtant, la justice a récemment tranché en faveur du projet. Le 23 novembre dernier, la cour administrative d'appel de Paris avait en effet levé la suspension du permis de construire – en vigueur depuis deux mois – de cette piscine d'entraînement et ainsi autorisé «la reprise des travaux», malgré l'opposition des écologistes.

Une décision de justice qui faisait suite à la procédure d'urgence lancée par plusieurs associations écologistes qui déplorent la destruction d'environ 4.000 m2 de parcelles de jardins ouvriers vieux d'une centaine d'année. Le 20 septembre, la cour avait d'abord suspendu le chantier, notamment en raison de la destruction de 67 arbres, et ce, alors que le permis de construire «n'envisage au titre de la compensation [...] que la replantation de 47 arbres», avait déploré la cour.

De leur côté, les porteurs du projet ainsi que les architectes défendent une construction épurée. Sur le site de l'agence Chabanne, ces derniers assurent avoir prévu «20 % de surface extérieures (plages, terrasses) supplémentaires par rapport au programme, sur un site très contraint», utiliser «133 tonnes de matériaux biosourcés» et créer «2.000 m2 de toiture végétalisée». Attendue pour 2023, cette future piscine –  dont le coût est estimé à 21,5 millions d'euros et qui doit rester comme l'un des héritages principaux des JO en Seine-Saint-Denis – occupera au moins une emprise de 7.000 m2.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités