Une ligne de TGV pourrait bientôt relier l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle aux villes de Chantilly et d'Amiens, en Picardie, d'ici à 2025. Le projet a été déclaré d'utilité publique selon un arrêté inter-préfectoral dévoilé ce mardi 1er février.
Dans cet arrêté daté du 21 janvier, les préfets du Val-d'Oise, de l'Oise, la Seine-et-Marne, la Somme et la Seine-Saint-Denis déclarent d'utilité publique le projet, ouvrant la voie aux futurs travaux et autorisent, dans un premier temps, les expropriations des personnes qui se trouveraient sur le tracé des travaux.
6,5 km de voies ferrées à créer
Le projet ? Relier la gare TGV de l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle à la ligne existante Paris-Amiens. Pour cela, il suffirait de créer 6,5 km de voies ferrées, et d'aménager des gares de Roissy TGV, Surviliers-Fosses, Chantilly et Amiens, pour un budget néanmoins élevé de 360 millions d'euros selon une estimation réalisée en 2017.
In fine, l'objectif serait ainsi de permettre le raccordement de la ville d'Amiens au réseau TGV, tout en branchant – via des TER cadencés – tout le sud de la Picardie à l'aéroport de Roissy, premier aéroport européen dont l'activité génère 90.000 emplois.
Pour autant, le projet suscite la colère de certains riverains, qui craignent des nuisances sonores et demandent que les investissements se concentrent sur l'amélioration des transports quotidiens existants. Ils déplorent en effet un manque de concertation ayant abouti à un tracé qui n'apporte aucune plus-value aux habitants ainsi que l'impact des travaux sur les usagers des RER B et D.
Un avis partagé par les élus du conseil départemental du Val-d'Oise, qui ont également émis un avis défavorable à cette ligne, plaidant pour des aménagements compensatoires.
La liaison Roissy-Picardie fait partie des rares projets poursuivis après la pause sur les infrastructures de transports décrétée au début du mandat d'Emmanuel Macron, désormais refermée avec l'annonce de nouveaux investissements.