Après la Croix-Rouge en milieu de semaine dernière, c'est au tour de l'Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) de se retirer ce lundi 26 avril de la zone d'attente de l'aéroport de Roissy, où sont maintenus tous les voyageurs en situation irrégulière. Ces associations dénoncent notamment le non-respect des conditions sanitaires dans lesquelles ces derniers sont accueillis.
Un retrait «temporaire» selon l'Anafé, qui entend ainsi «protester contre le traitement indigne et dangereux réservé aux personnes enfermées», et «protéger ses salariées et ses bénévoles». L'association – qui intervient dans la Zone d'attente pour personnes en instance (Zapi) de Roissy, où patientent les étrangers qui ne sont pas autorisés à entrer sur le territoire – dénonce des mesures sanitaires «déplorables voire dangereuses».
Parmi elles, «aucune aération naturelle des lieux, aucune distanciation possible (les chambres sont partagées), aucune désinfection des locaux (et notamment des cabines téléphoniques utilisées par un grand nombre de personnes), masques mal ou pas portés par les personnes maintenues...» et ce, alors même que «ni le juge administratif, ni le juge judiciaire n’ont mis fin à cet enfermement dangereux [...] pour les personnes qui y sont enfermées ou qui y travaillent», déplore Anafé.
L’Anafé suspend sa mission d’accompagnement juridique à Roissy. Les raisons ci-dessous https://t.co/ZY9s8wwQMf
— Anafé (@anafeasso) April 26, 2021
Jusqu'à 126 personnes maintenues
La semaine dernière déjà, les salariés de la Croix-Rouge avaient fait valoir leur droit de retrait, invoquant un possible «cluster» de contamination au Covid-19 dans ce qui est la plus grande zone d'attente aéroportuaire de France. Selon Anafé, plusieurs cas avérés de Covid-19 sont en effet recensés chaque semaine, alors que jusqu'à 126 personnes – principalement des ressortissants indiens – y sont maintenues.
Pareil du côté de l’ordre des avocats du barreau de la Seine-Saint-Denis, qui a récemment validé le retrait des avocats pour 4 jours. Ces derniers avaient en effet décidé de se retirer, constatant que les mesures sanitaires n'étaient pas respectées au cours de l’audience. Une situation de non-respect des mesures sanitaires qu'Anafé assure dénoncer «depuis plus d'un an».
«Malgré de nombreux échanges avec les autorités responsables incluant le service médical de la ZAPI, de nombreuses relances de la part de l’Anafé demandant l’amélioration des conditions sanitaires, la saisine régulière des juridictions pour dénoncer la situation, celle-ci ne s’améliore pas», a ainsi communiqué l'Anafé ce lundi.
Un retrait qui intervient au lendemain d'un déplacement du Premier ministre Jean Castex à Roissy, pour constater la mise en œuvre du nouveau protocole pour les voyageurs en provenance de cinq pays à risque, le Brésil, l'Inde, l'Afrique du Sud, l'Argentine et le Chili. «Toutes les précautions sont prises», avait-il fait savoir à cette occasion, sans pour autant que soit mentionnée la question des ressortissants indiens coincés dans la Zone d'attente pour personnes en instance (ZAPI).