Depuis le 1er janvier, au moins neuf profanations d’églises ont été recensées en France. Un chiffre important, alors que l’année a commencé depuis treize jours à peine, qui pointe l’existence d’actes anti-chrétiens à travers le pays. Peu dénoncée, la christianophobie est-elle visible dans les statistiques officielles ?
Statues décapitées, inscriptions injurieuses, vitraux brisés, ecclésiastiques et croyants menacés ou agressés…. Les faits à l’encontre des chrétiens de France et ses symboles sont nombreux chaque année.
En 2021, sur 1.380 actes anti-religieux recensés par le ministère de l’Intérieur, 686 concernait cette communauté. Soit quasiment la moitié d’entre eux (49,7%). A titre de comparaison, les actes antisémites ont été recensés au nombre de 523 (37,9%) et les anti-musulmans 171 (12,4%).
Ces actes anti-chrétiens sont principalement des atteintes aux biens, comme des profanations de cimetières ou des dégradations d’églises, avait expliqué le ministère, en 2019. De deux-tiers à trois-quarts des faits sont dans ce cas, avait-il décrit. Ce qui ferait entre 450 et 515 édifices vandalisés en 2021, soit au moins un par jour, voire trois tous les deux jours.
Si la statistique peut être nuancée par le fait que les églises sont bien plus nombreuses en France que les mosquées ou les synagogues, et que certains pointent qu’une église peut être prise pour cible pour un vol, qui n’est pas un acte anti-religieux, les chiffres prouvent malgré tout que la christianophobie est bien présente en France, et dans des proportions importantes.
Dans les cas où il n’est pas question d’un édifice chrétien, il s’agit donc d’agressions verbales, voire physiques à l’encontre d’un croyant ou un ecclésiastique (parfois même d'assassinat terroriste). Si l’on garde les mêmes proportions, entre 170 et 240 actes de ce type se sont produits en 2021. Ce fut notamment le cas en décembre dernier, lorsqu’une trentaine de catholiques avaient été insultés et menacés lors d’une procession aux flambeaux à Nanterre (Hauts-de-Seine). Des propos comme «kouffars» ou «wallah sur le Coran je vais t’égorger» avaient par exemple été proférés et un flambeau aurait été arraché à un participant et jeté sur les autres.