Dans son édito de ce mercredi 12 janvier, Eugénie Bastié, journaliste au Figaro, revient sur le protocole sanitaire dans les écoles, casse-tête des parents et des professeurs.
Tandis que les parents n’en peuvent plus de devoir faire tester leurs enfants, parfois petits, qui hurlent et se débattent alors qu’on leur enfonce des tiges dans le nez, certains professeurs du primaire et secondaire vont faire grève ce jeudi au motif qu’on en fait pas assez sur le Covid à l’école. Pour désengorger les pharmacies, le gouvernement a décidé que trois autotests et une attestation sur l’honneur serait suffisant pour retourner en classe lorsqu’on est cas-contact. Les organisations syndicales dénoncent l’allégement de ce protocole dans les classes et veulent le retour de l’ancien système qui fermait les classes dès qu’un cas positif est détecté. Ce qui, avec le variant Omicron extrêmement contagieux signifierait une épidémie de classes fermées, et donc, un arrêt potentiel du pays.
Le gouvernement a bien raison de ne pas céder aux injonctions enfermistes des syndicats. Mais on peut comprendre aussi l’épuisement de enseignants, obligés de fournir leurs propres masques chirurgicaux jusqu’à présent, dont l’immense majorité fournit un travail remarquable, et sur qui repose le «coût» de l’ouverture des classes «quoi qu’il en coûte».
Rappelons que la France, et c’est tout à l’honneur du gouvernement, a été le pays qui a le plus maintenu ses classes ouvertes. Aux Etats-Unis, la moitié des 55 millions d’élèves n’est pas retournée à l’école pendant un an après le début du Covid. Le décrochage scolaire a été terrible et se paye aujourd’hui.
Le gouvernement se trouve face à une incohérence : soit on considère que Omicron est grave, et donc on ferme les classes dès le premier cas contact, soit on considère qu’il n’est pas grave (ce que les données semblent démontrer), et alors on relâche le protocole. Mais alors comment peut-on faire des personnes qui refusent de se faire vacciner des délinquants ? Alors que l’OMS a déclaré hier que près de 50% des européens seraient sans doute contaminés par le variant Omicron d’ici 8 semaines ; il est vain d’essayer de stopper les contaminations.
Un peu d’audace, M. Blanquer ! Abandonnez le protocole sanitaire, libérez les enfants, au moins du primaire, des masques, équipez les enseignants, arrêtez de tester les enfants. Avec Omicron, et alors que l’écrasante majorité des personnes à risque sont vaccinées, la stratégie «tracer, tester, isoler» n’a plus de sens. Il est temps de vivre avec, et l’école doit être le premier endroit à retrouver la vie normale, car les enfants ont assez souffert de cette crise sanitaire.