La candidate du PS à la présidentielle Anne Hidalgo est attendue ce samedi 8 janvier en Charente, à Jarnac, pour se recueillir sur la tombe de l’ancien président socialiste François Mitterrand. Une visite pour saluer la mémoire de celui qui a fédéré la gauche, tandis qu’elle, peine à le faire.
Plus qu’un hommage, c’est une tradition pleine de symboles pour un candidat socialiste à la présidentielle. Chaque année en effet, à l’occasion de l’anniversaire de la mort de François Mitterrand, les personnalités politiques affluent au cimetière des Grands-Maisons.
Pour l’heure, seule Anne Hidalgo est annoncée pour le pèlerinage charentais de cette année. Attendue ce samedi après-midi, la maire de Paris se rendra également à la maison natale de François Mitterrand.
Plusieurs fois évoquée, la venue de François Hollande au côté de la maire de Paris était encore incertaine hier soir. L’autre ancien président de la République socialiste, assidu à Jarnac, était pourtant présent l’année passée pour l’hommage silencieux d’Emmanuel Macron.
Une mauvaise idée pour Ségolène Royal
Alors qu’Anne Hidalgo stagne à 3,5% selon un sondage BVA pour RTL et Orange publié vendredi, Ségolène Royal, elle, estime que le pèlerinage jarnacais est loin d’être une bonne idée. L’ancienne candidate, malheureuse finaliste de la présidentielle 2007, avait refusé de s’y rendre. Peu de temps après, c’est pourtant elle qui devenait la candidate du parti face à Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn.
«Ca porte malheur Jarnac ! (…) C’est une grosse ficelle et les grosses ficelles, ça ne marche pas», a-t-elle affirmé dans les colonnes du Parisien. Par ailleurs, l’ex-présidente de la région Poitou-Charentes est impitoyable au sujet de la candidature d'Hidalgo. Elle estime que cette dernière devrait se retirer pour soutenir un candidat de gauche mieux placé.
Un tournant avant une semaine décisive
Anne Hidalgo profitera quoi qu'il en soit de cet hommage à celui qui a fait gagner la gauche pour tenter de diffuser quelques idées politiques solides. Malgré l'échec cuisant de la primaire populaire suite aux refus de l’écologiste Yannick Jadot et de l’insoumis Jean-Luc Mélenchon, elle tentera également de réunir cette gauche fragmentée.
Une tâche ardue qui fait écho à l’annonce de Christiane Taubira mais dont rêvent encore certains partisans - optimistes - de gauche. L’ancienne garde des Sceaux, potentielle candidate pas encore déclarée, se prononcera quant à elle avant le 15 janvier.
Jarnac constitue ainsi un tournant dans la campagne d’Anne Hidalgo, un évènement formel avant d’attaquer une semaine cruciale marquée par la divulgation de son programme jeudi 13 janvier et par l'annonce, faute de rassemblement, de sa non-candidature à la primaire populaire.