La carte d'identité française fait peau neuve. Entrée en vigueur depuis août dernier, elle est aujourd'hui au centre d'une polémique.
Arborant un nouveau format, elle est surtout intégralement traduite en Anglais. On peut y trouver les mots tels que «name» à coté de la mention «nom» ou «given names» à coté de la mention «prénom». Une nouveauté qui ne plait pas du tout à l'Académie française, qui dénonce une atteinte à la Constitution, et plus précisément de son article 2.
Le conseil d'état devrait trancher
«La langue de la République est le français» : Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie française depuis 1999, tape du poing sur la table. «On met à mal un principe essentiel », déclare-t-elle ainsi dans Le Point. L’Académie française est en effet prête à porter, pour la première fois de sa très longue histoire, cette affaire devant le Conseil d'Etat. Car si un règlement européen oblige à traduire «Carte d’identité» dans au moins une autre langue officielle de l’Union européenne, ce texte ne prévoit pas d’autres traductions imposées.
Au micro d'Europe 1, Hélène d'Encausse a précisé l'action qu'elle compte mener au nom de l'Académie : «D’abord, nous nous sommes adressés au Premier ministre. Nous allons voir ce qu’il va dire. Ou il abroge cette disposition, ou nous ferons un recours en justice. (…) On va aller de l’avant, c’est tout ce qu’on peut faire !».
La réaction du Premier ministre Jean Castex est attendue, et pour cause. L’Académie française aurait fait appel à un cabinet d’avocats, qui seraient désormais prêts à saisir le Conseil d'État.