Dénonçant le protocole du ministère de l’Education nationale face à la pandémie et au niveau actuel des contaminations, le syndicat enseignant SNUipp-FSU appelle à une grève nationale dans les écoles la semaine prochaine, le jeudi 13 janvier, et invite les autres syndicats à le suivre dans cette démarche.
Un syndicat a d'ores-et-déjà répondu à l'initiative, SE-UNSA, appelant à son tour à la grève dans les écoles et également dans les collèges et lycées Ce, afin de «faire entendre au ministre que l'école et ses personnels ne peuvent plus tenir avec des protocoles irréalisables et changeant de jour en jour».
Dans un communiqué baptisé «Mon école va craquer» et publié ce vendredi 7 janvier, SNUipp-FSU, syndicat majoritaire chez les professeurs d’écoles, déplore «l’allègement des mesures protectrices » face au Covid-19, qui «désorganise totalement l’école, mettant les personnels, les élèves et leur famille en danger et les enseignant.es en souffrance professionnelle».
En cause : «l’allègement des mesures de test et d’isolement». En cas de cas de Covid-19 dans une classe, les élèves sont invités à effectuer immédiatement un test PCR ou antigénique. Si celui-ci s’avère négatif, les élèves peuvent retourner en classe et doivent effectuer des autotests à J+2 et J+4. Or, selon le syndicat c’est le test à J+6 qui serait «le plus significatif».
Le SNUipp-FSU relève par ailleurs qu’il est difficile dans de nombreux endroits de se fournir en autotests, comme prévu par le protocole.
L'école «impactée dans son ensemble»
«Les règles plus souples de cette rentrée, conjuguées au variant pour l’instant le plus contagieux que l’on connaisse, entraînent des absences désordonnées des élèves et des équipes éducatives (PE, AESH, ATSEM, personnels du périscolaire), qui impactent l’école dans son ensemble», souligne également le syndicat.
#Covid19 Protocole sanitaire ingérable = écoles non sécurisées. Face au déni du ministre, le @SNUipp_FSU appelle les personnels à la grève le 13 janvier. #EnGreveLe13 #StopMepris #ProtocoleTousInfectes #SecurisezNosEcoles https://t.co/e6veOtzasi
— SNUipp-FSU (@SNUipp_FSU) January 7, 2022
Si le ministère a annoncé son intention de fournir des masques chirurgicaux aux enseignants, SNUipp-FSU dit attendre la mise en œuvre de la mesure réclame toujours des masques FFP2 pour les enseignant·es de maternelle et les AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap, ndlr).
Le syndicat regrette par ailleurs les changements «de dernière minute» qui bousculent et «épuisent» le corps enseignant. Mis en place à la rentrée des vacances de Noël, le protocole a déjà été revu ce jeudi soir.
Vers une grève massive ?
Dans son appel à la grève, le syndicat appelle à revoir le protocole «avec le retour à la règle protectrice “1 cas positif = fermeture de la classe”, l’isolement des cas contacts intra-familiaux, la systématisation des dépistages préventifs hebdomadaires et réclame des masques et des capteurs de CO2 pour les salles de classe.
Le SNUipp-FSU appelle à une participation massive à cette grève «pour faire cesser le mépris et les mensonges et porter les conditions d’une école secure sous Omicron».
Si les deux syndicats sont déjà mobilisés, d'autres pour les rejoindre. Une réunion en intersyndicale des syndicats de l'enseignement est en effet prévue vendredi à 17h.
Invité de CNEWS ce vendredi matin, Jean-Michel Blanquer avait maintenu son objectif de garder l’école ouverte, tout en reconnaissant les contraintes pour les parents d’élèves et le personnel. «La solution de facilité c’est de dire : les enfants ne vont plus à l’école. C’est ce qui s’est passé dans de nombreux pays, c’est ce que proposent certains responsables politiques. C’est pas ce que je propose», avait-il martelé.