Alors que la reprise du procès des attentats du 13-Novembre devait marquer une étape cruciale, en ce début d’année, le Covid-19, qui a contaminé Salah Abdeslam en prison, bouscule l'agenda du procès. Ce jeudi soir, une contre-expertise médicale a annoncé que le seul survivant des commandos ne pourrait pas comparaître avant mardi prochain.
L'audience devrait reprendre le 11 janvier prochain, «sous réserve» du résultat de la contre-expertise confiée à deux médecins, chargés de remettre leur rapport «au plus tard le 10 janvier».
Salah Abdeslam avait été testé positif la semaine dernière. Or, la reprise de l’audience, après une pause pour les fêtes de Noël, devait justement être dédiée aux auditions des accusés, dont il est le principal.
En l'état, la cour se devait donc d'abord d'observer les résultats des examens réalisés par le jihadiste lundi, avant de se prononcer sur la bonne tenue des débats, comme l'avait indiqué le parquet national antiterroriste. «En l'état des nouvelles informations que j'ai reçues sous réserve des conclusions de l'expertise médicale de Salah Abdeslam qui aura lieu lundi 3 janvier, les débats pourront reprendre normalement le 6 janvier (...) si le nouveau test PCR auquel il sera soumis (...) s'avère négatif», avait pour sa part précisé aux parties le président de la cour d’assises spéciale Jean-Louis Périès, ce week-end.
«Si Salah Abdeslam est positif, on attendra qu’il devienne négatif», a de son côté indiqué une source proche du dossier à l’AFP.
Son interrogatoire prévu à partir du 13 janvier
Si un quiproquo a eu lieu concernant les modifications des durées d’isolement, couplées à celles pratiquées dans les établissements pénitentiaires, laissant penser un temps que le procès ne pourrait de toute façon pas reprendre avant le 13 janvier, c’est donc bien l’état de santé de Salah Abdeslam qui devait déterminer sa reprise.
Un report aurait bien pu chambouler l’organisation de l’audience. L’interrogatoire de Salah Abdeslam doit normalement avoir lieu les 13 et 14 janvier, après ceux de certains de ces co-accusés. Un rendez-vous qui, s'il avait été décalé, aurait rajouté encore du délai à ce procès déjà gigantesque, commencé le 8 septembre et devant se terminer à la fin du mois de mai.
La cour d’assises spéciale, qui a déjà entendu les parties civiles (proches de victimes, personnes blessés…), juge vingt accusés, dont quatorze sont présents physiquement, soupçonnés d’avoir pris part, à des degrés divers, à la préparation des attaques terroristes survenues il y a maintenant plus de six ans.