Ce vendredi a lieu la 36e journée du procès des attentats du 13 novembre. C'est la fin d'une longue séquence de cinq semaines consacrée aux auditions des parties civiles. La journaliste Noémie Schulz, qui suit le procès pour CNEWS, revient sur ce temps fort.
Chaque semaine, du lundi au vendredi, ce sont dix à quinze personnes par jour qui se sont avancées à la barre pour raconter ce qu'elles ont vécu dans la soirée du 13 novembre 2015. Au total, plus de 300 témoignages ont été entendus au cours d'auditions intégralement filmées, du jamais vu dans l'histoire judiciaire française.
Si on pensait déjà connaître ces témoignages pour les avoir lu ou entendu, «cette accumulation de récit était nécessaire pour comprendre ce qu'est le terrorisme», souligne Noémie Schulz.
Blessures de l'âme
Trois semaines ont été consacrées à l'attaque du Bataclan. La chronologie des faits s'est ainsi écrite jour après jour, dans la salle d'audience. Les témoignages glaçants, «insoutenables», se sont multipliés. Certaines victimes se demandant ce que ça fait d'être tué par balles, «en espérant que ça irait vite», d'autres rapportant le plaisir que semblaient prendre les terroristes à tuer. Au-delà des images, toutes les victimes gardent en mémoire le souvenir des râles des victimes agonisantes.
Le procès a également été l'occasion de parler de l'état de santé mentale des rescapés. «Toutes les personnes qui ont témoigné vont mal. Le stress post-traumatique est sévère, même pour ceux qui ont quitté le lieu des attaques sans égratignure. Les blessures de l'âme sont tout autant dévastatrices», a rappelé Noémie Schulz, en évoquant la mémoire de Guillaume, un rescapé du Bataclan qui a mis fin à ses jours deux ans après l'attentat.