Les traditionnels caddies sont-ils voués à disparaître ? Le fabricant alsacien Caddie, qui a donné son nom aux chariots de supermarchés, a été placé ce mardi 4 janvier en redressement judiciaire.
Lundi, le président de l'entreprise Stéphane Dedieu avait annoncé avoir déposé «une déclaration de cessation de paiement au tribunal de Saverne (Bas-Rhin)». «Notre trésorerie est à sec», avait-il indiqué, confirmant une information du journal Les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA).
Ce mardi, à l'issue de l'audience à huis clos, il a annoncé que le tribunal a mis la société en redressement judiciaire, renvoyant l'affaire au 22 février, «espérant avoir pour cette date une solution avec un repreneur pour la société Caddie». Au total, 140 emplois sont concernés.
UN CLUSTER MALVENU
«C'est une conjonction de malheurs qui nous a amenés à manquer de trésorerie», a expliqué Stéphane Dedieu, qui avait repris la présidence de l'entreprise à la suite d'un précédent redressement judiciaire en 2014.
«On a subi beaucoup de déboires depuis le début de la pandémie avec une baisse du chiffre d'affaires importante, principalement parce qu'on travaille beaucoup avec des clients à l'étranger», a détaillé le président de Caddie, qui compte 140 employés.
«Ensuite on a eu des difficultés d'approvisionnement qui ont retardé nos productions, puis un cluster», a-t-il ajouté, évoquant également la hausse du coût des matières premières comme l'acier.
A l'été 2020, Caddie, détenu à 70% depuis 2018 par le polonais Damix, avait supprimé cinquante emplois et regroupé ses activités de production de chariots pour la grande distribution sur le seul site de Dettwiller (Bas-Rhin). «On a eu pas mal de déboires quand on a rebranché nos lignes de fabrication et on a perdu beaucoup de journées de production, qui nous ont mangé de la trésorerie», a déploré Stéphane Dedieu.
Née en 1928, l'entreprise a inventé le chariot métallique pour supermarchés et hypermarchés et l'a commercialisé dans les années 50 sous la marque «Caddie», devenue un nom courant. Elle a connu la croissance avec l'essor de la société de consommation, avant de subir deux redressements judiciaires, en 2012 puis en 2014.