La direction de Sciences-Po Grenoble a décidé de suspendre de ses fonctions pour quatre mois son professeur d’allemand Klaus Kinzler. Accusé d’avoir tenu des propos diffamatoires, ce dernier a réagi ce mardi sur CNEWS.
Cette décision, notifiée dans un arrêté émis par Sabrine Saurugger, directrice de l’IEP, rapporte que l’enseignant a «gravement méconnu à plusieurs obligations», notamment en «matière de discrétion professionnelle».
«Cinq ou six fois, elle m'a interdit de parler aux médias, c'est une restriction très importante de mes droits fondamentaux, ma liberté académique. Ordre que je n'ai pas respecté», a répondu Klaus Kinzler sur CNEWS ce mardi. «Cet acharnement a pour but de couvrir d'un voile épais tous les dysfonctionnements de notre établissement qui datent depus un an et demi. Une minorité radicale extrêmiste a pris le pouvoir en mettant en place un climat de peur qui consiste à intimider et à diffamer lorsqu'on ne partage pas les théories wokistes qui sont à la mode», a-t-il poursuivi.
Dans la foulée de l'annonce de la sanction, Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, avait annoncé la suspension des financements régionaux (environ 100.000 euros par an hors investissement sur projets) accordés à l’établissement.
Laurent Wauquiez suspend les financements régionaux
Dans différentes interviews qu’il avait récemment données, Klaus Kinzler avait dépeint Sciences-Po Grenoble comme étant un institut de «rééducation politique», accusant un «noyau dur» de collègues, adeptes selon lui des théories «woke», d'endoctriner les étudiants, et la direction de l'IEP de laisser faire.
Cette série de déclarations avait fait suite à un échange de mails véhéments datant de fin 2000, entre Klaus Kinzler et une collègue historienne au sujet d'une journée de débats intitulée «racisme, antisémitisme et islamophobie», terme dont il contestait le caractère scientifique, tout en critiquant l'islam.
Puis, le 4 mars, le professeur d’allemand ainsi qu’un autre enseignant avaient été la cible d'affichettes les accusant «d’islamophobie», placardées par des étudiants et relayées sur les réseaux sociaux par des syndicats.
Bien que le ministère de l’Enseignement supérieur avait préconisé de les sanctionner, 16 étudiants de l’IEP, poursuivis devant une instance disciplinaire, avaient été relaxés le 26 novembre dernier. Un élève avait écopé d’une suspension avec sursis.