Leur nombre ne cesse de grossir. Au 1er décembre, 69.992 personnes étaient incarcérées dans une prison française. C’est le quatrième mois consécutif que ce chiffre augmente.
L’augmentation peut paraître faible par rapport à novembre, avec 180 détenus supplémentaires, mais elle permet de dépasser les 1.500 prisonniers de plus depuis septembre (1.520 exactement). Sur l’année, cette hausse est même de 7.012 personnes, soit une croissance de 11,1%.
Or, la France connaît depuis longtemps un problème de surpopulation carcérale, que cette hausse ne fait qu’amplifier. Car si le pays compte donc près de 70.000 personnes derrière les barreaux, seulement 60.775 places opérationnelles sont recensées. La densité carcérale, sur les 188 établissements pénitentiaires, atteint ainsi 115,2% (contre 103,9% il y a un an).
Il faut dire que l’année 2020 avait été particulièrement favorable en ce sens, avec des libérations anticipées en raison de la crise sanitaire du Covid-19, de la baisse de la délinquance pendant les confinements et de la diminution de l’activité judiciaire.
14.030 prisonniers non-détenus
Dans certains centres pénitentiaires, comme celui de Bordeaux-Gradignan, la densité carcérale atteint 207,7%, avec 727 personnes pour une capacité opérationnelle de 350. Des détenus sont donc obligés de dormir sur des matelas à même le sol. Ils seraient 1.592, sur l’ensemble du territoire, à se trouver dans ce cas-là, selon les données statistiques du ministère de la Justice consultées mardi par l'AFP.
Il est à rappeler qu’au total, 84.022 personnes étaient en réalité placées sous écrou au 1er décembre. Parmi elles, 14.030 personnes sont non-détenues, c'est-à-dire profitant d'un placement sous surveillance électronique (13.368) ou d'un placement à l'extérieur (661).
Parmi les détenus, plus d’un quart sont des prévenus (19.023), incarcérés en attente de jugement. Les statistiques dévoilent par ailleurs que les prisonniers sont 3,5% à être des femmes (2.982) et 0,8 des mineurs (688).
Si l’on met de côté la période Covid de 2020, la France ne cesse de voir le nombre de prisonniers augmenter. La barre des 70.000 détenus avait ainsi été franchie pour la première fois en avril 2018, avant de dépasser 71.000 en novembre 2018 puis 72.000 en mars 2020, au tout début de la pandémie.