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Paris : les «dark stores» dans le viseur de la municipalité

De nombreux «dark stores» voient le jour à Paris, comme ici, à Berlin. De nombreux «dark stores» voient le jour à Paris, comme ici, à Berlin. [© Tobias Schwarz / AFP]

Les nouveaux entrepôts des «dark stores» pullulent à Paris. A tel point qu'Emmanuel Grégoire, le premier adjoint à la mairie de Paris, a décidé de taper du poing sur la table ce dimanche 19 décembre, dénonçant dans une tribune parue sur le jdd.fr les effets pervers de ce système qui fragilise le commerce traditionnel.

Souvent situés au rez-de-chaussée dans certains quartiers du centre de la capitale mais sans devanture, ces supermarchés sans clients –appelés «dark stores» – sont uniquement destinés à la livraison à domicile. Une ubérisation de la société poussée à son paroxysme dans une ville où il y a des supermarchés partout, ouverts tout le temps.

Des pieds d'immeubles préemptés en entrepôts

C'est justement ce que dénonce Emmanuel Grégoire dans cette tribune, regrettant que les «pieds d'immeubles vivants» – qui constituent selon lui «un point de rencontre privilégié entre la rue, le bâti et les habitants» – soient préemptés par des «enseignes aveugles» au détriment du commerce de proximité. «Les terrasses, les devantures, les vitrines sont des interfaces sociales inestimables», rappelle l'élu.

«Plus d'une dizaine de plate-formes de "quick commerces" se partagent aujourd'hui le marché parisien, en transformant des commerces de proximité en lieux de stockage de marchandises, qui voient défiler chaque jour à leurs abords des attroupements de centaines de livreurs», témoigne encore l'adjoint chargé de l'urbanisme.

Ce dernier pointe également du doigt le bilan environnemental de ces livraisons à domicile, souvent réalisées en scooter, mais aussi social, alors que les livreurs ne disposent pas toujours de contrat de travail. «Peut-on accepter de laisser se normaliser une telle précarité des livreurs qui sont pour l'essentiel non-salariés, privés de couverture sociale et soumis à la bonne notation des clients ?», s'interroge-t-il.

Une demande d'autorisation obligatoire ?

Pour faire face à ces dérives, le premier adjoint a décidé de ressortir les règles du Plan local d'urbanisme (PLU) parisien. En l'occurrence, il rappelle par exemple qu'«on n'installe pas d'entrepôt sans demander l'autorisation à la collectivité». Une règle «que les opérateurs ont étrangement oubliée», ironise-t-il. 

Et s'il concède qu'«aucune loi ne permet de réguler directement les dark stores», Emmanuel Grégoire entend bien «prendre les mesures nécessaires» afin de «faire respecter» cette règle «aux enseignes qui n'auraient pas demandé l'autorisation d'implanter un entrepôt». Et promet «de lourdes conséquences financières et pénales pour les récalcitrants».

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