Parmi la quarantaine de branches qui avaient des minima inférieurs au Smic au 1er janvier 2021, «environ un tiers»sont désormais en conformité, a fait savoir vendredi la ministre du Travail Élisabeth Borne, assurant que les autres seraient suivies «de près.»
Pour la ministre, «il faut saluer les branches qui ont conclu des accords dans des délais qui sont contraints». Elle a notamment cité les secteurs de l'esthétique ou de l'intérim, ainsi que l'accord ouvert à la signature jeudi dans les hôtels-cafés-restaurants, avec des hausses mises sur la table qui «ne sont pas négligeables.»
Un dialogue social encore défaillant
Élisabeth Borne a également pointé du doigt trois secteurs dans lesquels le dialogue social est défaillant comme la coiffure (106 000 salariés), les grands magasins (36 900) et le bois négoce (7 200). La ministre a d’ailleurs invité les partenaires sociaux à «faire preuve de responsabilité» et prévoit un «suivi rapproché.» Pour elle, l’enjeu est «l'attractivité des métiers dans un contexte par ailleurs marqué par des tensions de recrutement importantes.»
Une augmentation qui «tasse» les grilles salariales
Les hausses successives du Smic ont ainsi pour effet de "tasser" les grilles salariales. Autrement dit, même avec l'ancienneté, le salarié reste au salaire minimum. Avec la revalorisation automatique du Smic intervenue au 1er octobre, 89 branches se sont ajoutées aux branches non conformes. Et avec la nouvelle hausse automatique prévue au 1er janvier (+0,9%), 22 nouvelles branches vont s'ajouter à celles ayant un coefficient inférieur au Smic, a précisé le ministère du Travail. In fine, à ce jour, 63 branches, soit 36,8% des 171 branches suivies (4,7 millions de salariés) disposent d'une grille intégralement conforme.
A l'inverse, 108 branches, soit 63,2% (près de 6,6 millions de salariés) ont une grille comportant au moins un coefficient inférieur au Smic, selon le bilan du ministère.