Longtemps seul sur le marché, l'opérateur de scooters électriques en free-floating Cityscoot a récemment été rejoint par d'autres (Lime, Cooltra, Yego...). Une offre en pleine explosion que la municipalité parisienne entend bien réguler : un appel d'offres a été lancé ce lundi 13 décembre.
Aujourd'hui, jusqu'à 5 opérateurs – Cityscoot, Lime, Cooltra, Yego et Troopy – sont implantés dans la capitale [Lime a depuis annoncé le retrait de ses scooters, ndlr], mais l'appel d'offres n'en retiendra que «deux ou trois» nous apprend l'adjoint à la mairie de Paris chargé des transports et des mobilités. Les lauréats seront annoncés «à l'été prochain», pour un début de contrat à la rentrée de septembre 2022.
«Le système de free-floating tel qu'il est proposé aujourd'hui n'est pas du tout adapté à Paris», avait déjà expliqué l'élu en juin dernier, déplorant en effet que les scooters électriques en libre-service pouvaient être empruntés et rendus n'importe où dans la capitale.
L'été prochain, 3 opérateurs seulement seront donc officiellement autorisés à «déployer au moins 1.500 et jusqu'à 2.500 engins chacun jusqu'en 2023». Si le résultat est satisfaisant, «nous pourrons augmenter les flottes à 3.000 puis 4.000 engins ensuite», avait assuré David Belliard.
Les critères de sélection seront d'ailleurs divers : liés «aux types d'engins, au respect de leurs critères environnementaux, à la qualité des services, à leur capacité à se déployer et à assurer le service», a expliqué l'élu, tout en précisant le souhait de la municipalité de travailler avec des entreprises suivant une démarche «d'amélioration sociale» du cadre de travail de ses salariés.
«Besoin de réguler ce type d'activité»
Pour l'élu, l'explosion du nombre de scooters électriques engendrait en effet «trop de désagréments» et «de comportements dangereux». «Nous avons absolument besoin de mieux réguler ce type d'activité en maîtrisant le free-floating», avait-il expliqué en juin, lorqu'il avait promis qu'un appel d'offres «pour réguler le nombre d'opérateurs ainsi que le nombre de scooters disponibles» serait lancé «à l'automne». C'est désormais chose faite.
L'objectif ? Eviter que les scooters électriques en free-floating soient garés n'importe comment et n'importe où, notamment sur les trottoirs, en imposant des zones où garer les deux-roues, limiter leur nombre et contraindre les opérateurs à respecter un certain nombre de règles et d'engagements. Et ce, à l'instar de ce qui avait été décidé pour les trottinettes électriques.
Un appel d'offre similaire à celui des trottinettes ?
Pour rappel, la municipalité parisienne avait en effet lancé un appel à candidatures fin 2019 pour réduire à 3 le nombre d'opérateurs de trottinettes électriques disponibles dans Paris. Résultat : à l'été 2020, seuls les opérateurs Lime, Dott et Tier avaient obtenu l'autorisation de déployer leurs engins dans les rues de la capitale, avec un nombre maximum de 5.000 trottinettes chacun.
«A chaque fois qu'on a fait du free-floating, on s'est retrouvé avec des milliers de deux-roues garés n'importe où. On voit bien ce qu'il s'est passé avec les trottinettes, qui étaient jusqu'à 100.000 à Paris», se souvient David Belliard. Et d'assurer : «à un moment donné, il faut bien qu'il y ait une régulation». De leur côté, les opérateurs ont déjà fait part de leur souhait de candidater à cet appel d'offres.