Enfin de la concurrence ! Quasiment seuls sur le marché parisien, les scooters électriques en libre-service Cityscoot vont être officiellement rejoints ce mercredi 23 juin par les scooters Yego. Un nouvel opérateur dans la capitale, mais qui a déjà fait ses preuves dans plusieurs villes espagnoles, à Barcelone, Malaga ou encore Séville, mais aussi à Bordeaux.
Impossible de passer à côté de ces nouveaux scooters électriques : couleur vert d'eau aux allures de deux-roues italiens, ils sont reconnaissables de loin. Ils sont pourtant résolument français, puisque la boîte a été créée par trois co-fondateurs français, alors que le scooter «Pink Mobility» est assemblé dans les Yvelines, en Ile-de-France.
Fort de son succès en Espagne, où Yego dispose d'une importante flotte de 2.600 véhicules déployés depuis 2016, le groupe part à l'assaut de la capitale française. Mais pas question de se précipiter et de se casser les dents : seules quelques «centaines de scooters» seront déployées «à partir de lundi», annonce Tim Ougeot, l'un des trois co-fondateurs de Yego.
Trois étapes de déploiement
«On veut se laisser le temps», explique-t-il, précisant que le déploiement se ferait en trois grandes étapes, avec un premier déploiement en cette fin juin, pour «arriver à environ 850 scooters fin juillet» et encore «davantage à l’automne». A terme, Yego envisage de posséder une flotte comprise entre 1.500 et 2.000 véhicules et d'étendre leurs frontières à la proche-couronne.
Quant à la question de savoir s'ils n'ont pas peur que Paris instaure – à l'instar de ce qui a été fait pour les trottinettes électriques en free-floating – un appel d'offres pour ne garder qu'un ou plusieurs opérateurs de deux-roues électriques et en limiter les véhicules, Tim Ougeot répond non. «On vient en toute connaissance de cause. C'était important pour nous d’entrer sur le marché parisien, pour être prêt pour un possible appel d'offres, mais on ne voulait pas attendre», assure-t-il, soulignant que l'équipe avait déjà l'expérience bordelaise, où leur flotte est limitée à 200 par la municipalité.
Enfin, un scooter pour deux
Et la bonne nouvelle apportée par Yego, c'est la possibilité d'être deux sur le scooter, puisqu'il n'y a pas un, mais deux casques disponibles dans le top case. Un noir en taille M et un blanc en taille L. Et pour l'hygiène, des «charlottes» de protection seront disponibles. Pour s'inscrire, la démarche est assez classique : il faut d'abord télécharger l'application, prendre en photo son permis et sa carte d'identité, envoyer une photo de soi et attendre la validation du compte.
Une fois le scooter réservé sur la carte, les usagers ont ensuite 15 minutes pour se rendre jusqu'au véhicule. Une fois arrivés à proximité, pas besoin de code, ils n'ont qu'à lancer la location directement sur l'application et déverrouiller ainsi l'accès au top case. Les 20 premières secondes sont offertes, pour mettre son casque et ses gants. Enfin, pour démarrer le scooter, il faut appuyer sur le frein.
Côté prix, Yego est parti sur un tarif de base à 0,36 euro la minute. Soit 5,4 euros pour un trajet de 15 minutes ou 9 euros pour un trajet de 25 minutes. En parallèle, des packs – dont les prix n'ont pas encore été définitivement fixés – seront disponibles entre «environ 10 euros» et «jusqu'à environ 90 euros», avec un pourcentage de minutes offertes proportionnel au prix du pack acheté. Des tarifs un peu moins chers que Cityscoot. A titre de comparaison, les scooters concurrents sont eux disponibles à 0,39 euro la minute. Soit 5,85 euros les 15 minutes ou 9,75 euros les 25 minutes.
Par ailleurs, un programme de fidélité «YMC» – pour «Yego Motor Club» – est lancé automatiquement sur l'application. Comme dans un jeu vidéo, l'avatar choisi par l'usager sur son appli atteint des paliers différents dans la ville verte du futur, en fonction du nombre de minutes consommées, sachant que des minutes sont offertes à chaque nouveau niveau atteint. En parallèle, Yego a noué des partenariats avec plusieurs ONG, pour leur reverser une participation.
Une équipe à l'écoute
Et le grand plus de Yego ? Selon Tim Ougeot, c'est assurément «le service après-vente». «Nous sommes très attentifs au feed-back de nos usagers», explique le co-fondateur, qui raconte comment le groupe a ouvert un groupe WhatsApp avec ses 350 premiers utilisateurs, avec lesquels l'équipe communiquait tous les jours pour avoir leurs retours.
A chaque fois qu'un usager rend un scooter Yego, il doit le prendre en photo et noter sa course à l'aide de 5 étoiles. Il a ensuite la possibilité d'écrire un commentaire. «Pour nous, l'expérience client est clé», précise Tim Ougeot, qui assure qu'un «chat en direct avec un temps de réponse de moins de 30 secondes» est disponible. Et de conclure : «on a tous un délicat rapport au temps, parce qu'on est attendu ou parce qu'on a un train à prendre, nous ne voulons pas faire perdre de temps à nos usagers».