La garde à vue de Marc de Cacqueray-Valmenier, présenté comme le leader du groupuscule d'extrême droite «Les Zouaves», et interpellé ce mercredi 14 décembre dans le 17e arrondissement de Paris, a été prolongée. Il se rendait sur les Champs-Élysées, en marge de la victoire des Bleus face au Maroc en demi-finale de Coupe du monde. Mais quel est ce groupuscule auquel il appartient ?
Alors qu’ils se rendaient sur les Champs-Elysées pour «en découdre», près de 40 personnes proches de l’ultradroite et bien connues des services de police ont été interpellées dans le 17e arrondissement de Paris, ce mercredi 14 décembre. Selon une source proche du dossier à CNEWS, Marc de Cacqueray-Valmenier, leader du groupe d'ultradroite des «Zouaves», figurait parmi les interpellés. La garde à vue de ce dernier a d'ailleurs été prolongée d'après une source proche du dossier.
Fondé en 2018, «Zouaves Paris» (ZVP) est un groupuscule d'ultradroite, adepte des actions violentes, et particulièrement actif à Paris. «Ils viennent soit du GUD, soit d'Action française, c'est-à-dire de mouvements d'ultradroite bien connus», avait déclaré Gérald Darmanin à l'issue d'un Conseil des ministres, le 5 janvier 2022.
Actions violentes au meeting d'Eric Zemmour
Et pour cause, les «Zouaves Paris», sont soupçonnés d'avoir été impliqués dans les nombreuses violences commises avant, pendant, et après le meeting d'Éric Zemmour à Villepinte (Seine-Saint-Denis) le 5 décembre 2021. À cette époque, le candidat à la présidentielle déroule son discours devant des milliers de sympathisants sur la scène du Parc des expositions. Dans l’assistance, une douzaine de membres de l'association SOS-Racisme se mettent debout sur leur chaise, et scandent «non au racisme !», slogan dont chacun d’entre eux arbore une lettre sur sa tenue.
À cet instant et en une poignée de secondes, les militants de SOS-Racisme s’écroulent les uns après les autres sous les coups de plusieurs membres de l’assistance, qui se distinguent par la violence de leurs assauts. Les images révèleront que parmi les agresseurs, ainsi qu'au sein même du service d'ordre employé par Éric Zemmour et son parti «Reconquête», figurent plusieurs membres des «Zouaves Paris». À la suite de ces événements, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dissout le groupuscule le 5 janvier 2022, et interdit ses rassemblements.
Le groupement de fait « les Zouaves Paris » a été dissous ce matin en conseil des ministres, conformément aux instructions du Président de la République.
Comme le détaille le décret que j’ai présenté, ce groupement de fait appelait à la haine et la violence. A lire pic.twitter.com/mD7Omv5iUl— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) January 5, 2022
un Groupuscule inspiré du mouvement hooligan
Composé d'un nombre de personnes relativement limité, ce groupuscule se comportait «à la mode hooligan», avait décrit à l’AFP la docteure en sciences politiques et spécialiste des identitaires, Marion Jacquet-Vaillant. Néanmoins, il réunissait «des gens qui viennent d’autres groupes plus constitués, pour des actions violentes et rapides», a-t-elle ajouté.
Selon Gérald Darmanin, «Les Zouaves» étaient un «groupement de fait». Cela signifie qu’ils n'étaient pas formellement constitués comme une association mais pouvaient être reconnus comme tel. C’est pourquoi le ministre avait pu lancer la procédure de dissolution, estimant qu’ils pouvaient commettre «des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens». Le groupuscule avait également été mis en cause dans de nombreux cas de violences «lors des manifestations des gilets jaunes», à commencer par celle du 1er décembre 2018 à Paris, rapporte encore l’AFP.
Leader condamné à un an de prison ferme
Concernant Marc de Cacqueray-Valmenier, leader présumé du mouvement, il avait été arrêté pour non-respect de son contrôle judiciaire à la suite des événements du meeting d'Éric Zemmour, et condamné à un an de prison de ferme, dès le lendemain, pour sa participation active dans l'affaire de l'attaque d’un bar parisien emblématique de la mouvance antifasciste. Le procureur avait requis dix mois d’emprisonnement pour «dégradations», «violences» et refus de communiquer le code de déverrouillage de son téléphone lors de sa garde à vue.
Si le tribunal judiciaire de Paris l’avait placé dans un premier temps sous bracelet électronique, le militant de 23 ans avait été interpellé le jeudi 20 janvier 2022 à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) puis incarcéré pour «violations des obligations de son contrôle judiciaire et omissions de pointage au commissariat de police de Fontainebleau» après avoir été vu le samedi 15 janvier à Paris dans une manifestation contre le pass vaccinal alors qu'il avait interdiction de participer à un quelconque rassemblement.