Ils avaient filmé leur intervention pour secourir un jeune homme de 26 ans, qui avait sauté par la fenêtre et s'était retrouvé empalé sur un potelet de rue. Trois pompiers – jugés à partir de ce mardi 19 octobre pour avoir diffusé ses images sans consentement – ont été condamnés cette semaine à de la prison avec sursis.
Ces trois pompiers de la BSPP (Brigade des Sapeurs-pompiers de Paris), dont deux médecins militaires âgés de 29 et 30 ans et un soldat du feu âgé 28 ans, ont été respectivement condamnés ce mardi 30 novembre à 6, 4 et 2 mois de prison avec sursis. Ils devront également, chhacun, verser 6.500 euros d’indemnités à la famille de la victime.
Ils étaient poursuivis, selon les informations du Parisien, pour «avoir fixé ou transmis sans son consentement l’image de la victime se trouvant dans un lieu privé, en l’espèce la captation d’images d’une intervention médicale en cours en salle de réanimation».
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux
Pour rappel, le 27 septembre 2018, ces militaires étaient intervenus au secours d'un jeune homme de 26 ans, qui avait tenté de mettre fin à ses jours en sautant du 6e étage d'un immeuble de la rue de la Joncquière (17e), à Paris, et qui avait fini empalé sur un potelet de rue. Pour transporter la victime, les secours avaient d'abord dû scier le poteau avant d'extraire l'objet du corps de la victime à l'hôpital. Sans succès, puisque celle-ci avait succombé à ses blessures, quelques heures plus tard.
Un drame pour les membres de la famille du garçon, qui n'étaient pas au bout de leur peine, puisque plusieurs vidéos – dont des images de vidéosurveillance de la rue puis d'autres de la victime à l'agonie au bloc opératoire – avaient immédiatement circulé sur les réseaux sociaux, faisant un buzz sordide et totalisant des centaines de milliers de vues.
Les parents de la victime avaient alors porté plainte, notamment pour «atteinte à l'intimité de la vie privée». Tout comme l’AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris) qui avait décidé à la fois de porter plainte mais aussi d'ouvrir une enquête administrative afin de «lever le doute sur une éventuelle implication» de ses équipes médicales présentes ce soir-là à l'hôpital Beaujon de Clichy (92).
Un premier procès en 2020
Une affaire dans laquelle deux policiers avaient déjà été jugés en avril 2020 pour avoir filmé la scène via les images de vidéosurveillance de la rue depuis leur commissariat. Les deux hommes étaient alors poursuivis pour «détournement d'images de vidéosurveillance». L'un d'eux avait été jugé pour «violation du secret professionnel», et l'autre pour recel de ce délit.
Si l'on connaissait la date de ce procès, rien n'a fuité sur les poursuites finalement retenues contre ces fonctionnaires de police.
En ce qui concerne les pompiers, dont on ne sait pas s'ils sont toujours en activité à ce jour, leur sanction pourrait aller jusqu'au renvoi définitif de la BSPP s'ils sont reconnus coupables, avait fait savoir un haut-gradé de la BSPP au Parisien en 2018.