Face à la cinquième du coronavirus qui touche la France, le gouvernement a annoncé le retour de plusieurs mesures de restriction sanitaire. Qu’en est-il du télétravail et de la protection des salariés en cette période de reprise épidémique ?
Le ministère du Travail a publié, lundi 29 novembre, une mise à jour du protocole sanitaire qui doit être appliqué dans des entreprises. Il s’agit d’une légère évolution par rapport aux règles en vigueur jusqu’à lors, notamment en ce qui concerne la restauration collective, avec le retour de la distanciation de deux mètres entre chaque personne à table.
Concernant le télétravail, malgré la reprise de l’épidémie, le gouvernement n’a pas annoncé de modification de la règle en vigueur. Depuis le mois de septembre, ce sont les employeurs qui définissent les modalités de recours au télétravail, «en veillant au maintien des liens au sein du collectif de travail et à la prévention des risques liés à l’isolement des salariés en télétravail», précise le gouvernement.
«Comme le précise le protocole, le télétravail participe à la démarche de prévention du risque d’infection au Covid-19. La ministre a donc invité les employeurs à faciliter son déploiement, en tenant compte des enjeux d’organisation du travail, des risques liés à l’isolement des salariés» a indiqué l’entourage de la ministre du Travail, Élisabeth Borne, au Parisien. Le gouvernement refuse donc, pour le moment, de rétablir l’obligation du télétravail, mais encourage les entreprises à le faciliter pour les secteurs qui le peuvent.
Renforcer les gestes barrières
«On ne peut ignorer qu’un salarié sur deux a mal vécu le télétravail intensif», a rappelé le ministère. «De plus, il ne serait pas cohérent de revenir à du 100 % télétravail tout en laissant la possibilité d’aller dans les bars et les boîtes de nuit», a ajouté l’entourage de la ministre.
Le nouveau protocole sanitaire en entreprise se concentre donc sur le respect strict des gestes barrières : distanciation, port du masque, désinfection des mains et des surfaces, aération etc. Cependant, ce protocole a été réfléchi avant la découverte du variant Omicron, qui a déjà été identifié en France. En fonction de l'évolution de la situation sanitaire, le gouvernement pourrait à l'avenir encore durcir les règles sanitaires, y compris en entreprise. Face à la flambée épidémique, la Belgique a par exemple à nouveau imposer le télétravail au moins quatre jours par semaine pour tous les métiers qui peuvent s'exercer à distance.
Selon l’enquête du mois d’octobre de la Dares, publiée lundi, 20% des salariés ont été au moins un jour en télétravail. Parmi eux, 6% ont été en télétravail tous les jours, 57% entre deux et quatre jours par semaine, 26% seulement un jour par semaine, et 11% seulement quelques jours dans le mois.