Leur tour est désormais vide. Contraints par la justice d'évacuer leur appartement au 8 décembre, les habitants de la tour Obélisque d'Epinay-sur-Seine (93) ont quitté leur habitation, devenue trop vétuste.
Les autorités ont en effet procédé ce lundi 13 décembre à l'expulsion des quelques habitants qui restaient encore dans l'immeuble, organisée par la préfecture de Seine-Saint-Denis (93), et ce, alors que la date limite d'évacuation des lieux avait été fixée au 8 décembre par la justice.
Un risque d'effondrement notifié
La justice avait en effet tranché quelques jours plus tôt, lorsque le tribunal administratif de Montreuil avait rejeté le recours d'habitants de la tour Obélisque en raison «d'un risque réel d'effondrement des balcons des façades sud, est et ouest». «Malgré ses conséquences graves pour les occupants, l'évacuation décidée par le préfet apparaissait, à ce stade de l'instruction, nécessaire pour prévenir le danger imminent pour la sécurité et la salubrité publique», a ainsi fait savoir le tribunal dans un communiqué.
En cause ? Une série d'expertises effectuées depuis octobre ayant conclu à une «forte corrosion des raidisseurs métalliques» reliant les balcons et soutenant les garde-corps ainsi qu'à un risque d'effondrement de ces balcons. Selon l'expertise la plus pessimiste, la tour entière est en danger. Elle devrait d'ailleurs être détruite à l'horizon 2028.
Des conclusions basées sur une expertise «uniquement visuelle», réalisée sur des photos d'archives de la construction de la tour. Or, selon les habitants et leur avocat, le plancher des balcons n'est justement pas soutenu par ces raidisseurs. Du côté de la préfecture, il était hors de question de faire courir un quelconque risque aux habitants.
Des habitants déjà évacués mi-novembre
La semaine dernière, plusieurs habitants de l'immeuble avaient saisi en urgence le juge des référés pour obtenir la suspension de l'arrêté du 5 novembre 2021 du préfet de la Seine-Saint-Denis leur ordonnant d'évacuer le bâtiment sous cinq semaines. Ils n'auront donc pas obtenu de sursis.
Une première évacuation de la façade sud de la tour, jugée comme étant la plus dégradée, avait eu lieu le 15 novembre, sous un important dispositif policier. Le reste des copropriétaires et locataires, dont une trentaine étaient présents à l'audience en début de semaine, doivent quitter les lieux au 8 décembre.
«C'est catastrophique pour tout le monde, des gens seront à la rue dans huit jours», a réagi l'un des requérants, trouvant «honteux» et soulignant le manque de «considération» ni pour les copropriétaires, ni pour «la réalité des faits». Plusieurs d'entre eux ont d'ailleurs expliqué avoir reçu des propositions de relogement inadaptées à leur situation, ou localisées trop loin.