Pour pouvoir prétendre à se présenter à l’élection présidentielle, un candidat en devenir doit pouvoir présenter le parrainage de 500 élus. Qui sont ces élus et combien sont-ils ?
Cette règle du parrainage des candidats fêtera ses soixante ans lors de l’élection présidentielle de 2022. Instaurée en même temps que l’élection au suffrage direct du président par la loi organique du 6 novembre 1962, elle vise à estimer la capacité d’un candidat à se présenter à une élection aussi importante que la présidentielle.
Il s’agit donc d’un filtre pour écarter les candidatures trop faibles ou bien fantaisistes, puisque l’élection présidentielle est ouverte à tous les Français de plus de 18 ans jouissant de ses droits civils et politiques.
En 1962, il ne fallait cependant que 100 parrainages pour se lancer à l’assaut de l’Elysée. C’est la réforme de 1976 qui porte le nombre de signatures requises à 500. Tout élu n’est cependant pas en capacité d’apporter son soutien à un candidat. La liste de ces derniers a été fixée par la loi organique de 1962 en son article 3.
Des élus nationaux mais aussi locaux
Au niveau national, les députés, les sénateurs, les eurodéputés peuvent apporter leur signature à un candidat. Au niveau local, les maires de communes et d’arrondissements, les présidents de métropoles, communautés d’agglomérations, de communautés de communes mais aussi les conseillers de Paris et de la métropole de Lyon ont également cette prérogative.
Sont également en droit d’apporter leur parrainage, les conseillers départementaux et régionaux mais aussi les conseillers territoriaux de Saint-Barthélemy, de Saint-Martin et de Saint-Pierre-et-Miquelon. Restent encore les membres élus des assemblées de Corse, de Guyane, de Martinique, de Polynésie Française et ceux des assemblées de Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna.
Le président des conseils exécutifs de Corse et Martinique, le président de la Polynésie française et le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie mais aussi les présidents des conseils consulaires et les conseillers à l’Assemblée des Français de l’étranger, font également partie de 47.000 élus pouvant apporter leur soutien à un potentiel candidat à l’élection présidentielle.
Une signature unique et permanente
Cependant, les 500 signatures récoltées par un candidat doivent suivre quelques règles. Il n’est pas possible de se présenter si les 500 signatures n’émanent pas d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer différents. Le candidat ne doit pas dépasser 1/10 de signature, soit 50, provenant d’un même territoire.
Les élus aussi sont soumis à des règles. Ils ne peuvent apporter leur signature qu’à un seul candidat et, une fois ce choix fait, ce dernier est irrévocable. Dans le cas où un élu a donné sa signature à un candidat et que celui-ci renonce, l’élu ne pourra pas soutenir un autre candidat, sa signature est perdue pour ce scrutin.
La période de recueil des signatures n’est pas éternelle. La loi du 29 mars 2021, prévoit de la faire débuter lors de la publication du décret de convocation des électeurs qui intervient dix semaines avant le premier tour. Elle se clôture au plus tard le sixième vendredi précédant le premier tour de l’élection présidentielle. Les élus ont donc 4 semaines pour apporter leur soutien à un candidat.
En 2017, seuls 34% des élus habilités à le faire ont donné leur signature à un candidat, soit deux points de moins que lors de l’élection présidentielle de 2012. Près de 75% de ces signatures proviennent d’élus communaux et intercommunaux.