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Paris : la municipalité veut lutter contre les dérives du chemsex

La prise de drogues de synthèse durant l'acte sexuel inquiète les autorités. La prise de drogues de synthèse durant l'acte sexuel inquiète les autorités.[© WE-VIBE_TOYS_UNSPLASH]

Alertée par le monde associatif des dangers liés aux dérives du chemsex – qui définit «l’ensemble des pratiques mêlant sexe, le plus souvent en groupe, et la consommation de produits psychoactifs de synthèse» –, la municipalité parisienne a présenté ce mercredi 24 novembre un «plan d’information et de réduction des risques» à ce sujet.

Selon l’étude Sea, Sex and Chems dévoilée en parallèle, le chemsex touche désormais un public plus varié qu’avant, avec 25 % de personnes concernées qui ne sont pas des hommes homosexuels. Elle souligne également que les personnes qui le pratiquent sont plus enclines à sombrer dans l’addiction comportementale sexuelle (appelée «hypersexualité») ou encore dans l’addiction aux substances psychoactives.

Et le risque d'overdose est particulièrement élevée, alors que certains amateurs de chemsex consomment aussi bien des cathinones de synthèse (3MMC, 4MEC, NRG2...) que d'autres drogues telles que le GHB, le GBL aussi connu sous le nom de «drogue du violeur», la cocaïne, la kétamine, le Crystal Meth, le poppers, MDMA ou psychostimulant connu sous le nom d'ecstasy ou encore la méthamphétamine...

Un plan déployé dès 2022

Face à ce constat, la municipalité parisienne a imaginé un plan – déployé dès 2022 dans la capitale – qui vise, selon Jean-Luc Romero-Michel, l’adjoint à la mairie de Paris chargé des droits humains, l’intégration et de la lutte contre les discriminations, «à mieux coordonner les actions des centres d’addictologie, de santé sexuelle, des associations, des hôpitaux et de la police» à ce sujet.

Au programme donc, la création de lieux de prise en charge, le développement de l’accès à la réduction des risques et la formation de professionnels. Le plan prévoit en outre d’améliorer la communication et la prévention autour de ce sujet, et de mettre en place un réseau, notamment en créant «une instance publique spécifique» qui coordonnera les parcours de soins et favorisera la recherche.

«La Ville se saisit du problème», se félicite Anne Souyris, l’adjointe à la mairie de Paris chargée de la santé, qui souligne que cette pratique, même si elle «affecte majoritairement les hommes homosexuels», «touche toute la population». «Il faut en finir avec le tabou stigmatisant et avoir le courage de la réduction des risques», conclut-elle.

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