«Le compte n'y est pas. Du tout.» C'est le constat sans appel de #NousToutes concernant les moyens financiers alloués par le gouvernement à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, dont les femmes et les enfants sont les premières victimes. Ce samedi 20 novembre, le collectif organise une marche nationale pour faire valoir le «droit fondamental de vivre à l'abri des violences».
Cette mobilisation d'envergure intervient quelques jours seulement avant la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le 25 novembre. Le 20 novembre marque aussi la Journée mondiale de protection de l'enfance et la Journée internationale du souvenir trans. Des manifestations sont prévues dans près de 60 villes françaises, entre le 20 et le 27 novembre.
Samedi 20 novembre on vous donne RDV à Paris pour dire STOP aux violences sexistes et sexuelles commises contre les femmes, contre les enfants, les personnes transgenres ainsi que les personnes de la communauté LGBTQIA+. pic.twitter.com/XfkSGalzFJ
— #NousToutes (@NousToutesOrg) October 23, 2021
Ce samedi, le cortège parisien partira à 14h, place de la République, avec les jeunes, lycéennes et étudiantes, ouvrant la marche. Des familles de victimes de féminicide seront présentes, ainsi que des représentants de la protection de l'enfance. Des bus au départ d'Amiens, Lyon, Nantes et Valenciennes permettront aux manifestants de rejoindre la capitale.
L'initiative est soutenue par 60 associations féministes et de protection de l'enfance, syndicats et partis politique, parmi lesquelles Amnesty International, SOS homophobie, Innocence en danger ou encore Chiennes de garde. D'après le communiqué publié par #NousToutes, le mouvement a pour vocation de dénoncer les «campagnes de communication» et les «grands discours» du gouvernement en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles qui, selon le collectif, ne sont jamais suivis d'effet.
«A quelques mois de la présidentielle, nous dirons notre détermination à faire de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles une vraie priorité gouvernementale, écrivent les militantes. Les mouvements féministes et leurs allié.es le rappellent depuis des décennies. Les violences sexistes et sexuelles sont massives. Elles concernent l'ensemble de la société.»
101 féminicides depuis le début de l'année
Les «personnes trans, assassinées en raison de leur identité de genre» y sont vulnérables, de même que les enfants et les femmes. Les chiffres sont effrayants : 30% des femmes sont victimes de harcèlement sexuel au travail, une femme meurt tous les 2 jours des mains de son compagnon ou ex-compagnon. Au 16 novembre, la France enregistrait 101 féminicides depuis début 2021. Soit presque autant que les 102 cas répertoriés pour l'année 2020 entière. Autant de victimes à qui les pouvoirs publics ont «tourné le dos, classant leurs plaintes, refusant d'entendre leurs appels à l'aide», accuse le communiqué.
Pour assurer la sécurité de ces publics, «les criminels doivent êtres condamnés, l'impunité doit cesser. L'éducation à l'égalité doit devenir une priorité». Mais, dans la lutte contre ces violences, «il manque la volonté politique et les moyens», déplore #NousToutes, qui réclame notamment des hébergements, des agents publics et des subventions pour les associations de terrain.
Aussi, «le prochain gouvernement doit passer à la vitesse supérieure et débloquer un milliard d'euros pour financer des politiques publiques qui touchent l'ensemble de la population». Car les violences sexistes et sexuelles s'immiscent dans tous les espaces de vie : familles, entreprises, administrations, quartiers, établissements scolaires. ou de santé, associations... Partout, le sujet doit être traité et la parole des victimes, entendue.