La Guadeloupe a continué jeudi à voir ses routes, tout comme l'accès au CHU, bloquées par des manifestants lors du quatrième jour d'une mobilisation lancée par un collectif d'organisations syndicales et citoyennes pour protester contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants contre le Covid-19.
Plusieurs incidents ont été signalés au cours de la journée, notamment aux abords du CHU où, dès jeudi matin, un barrage de pneus avait été érigé par des manifestants.
La barrière a été plusieurs fois démontée par les forces de l'ordre et remontée par les manifestants avant d'être enflammée sur l'un des deux axes. Le feu a ensuite été éteint, la route a été débloquée et la circulation a repris. Cependant, sur le piquet de grève du CHU, les seuls véhicules autorisés à entrer sont les ambulances.
Un pompier, transportant des pneus vers un barrage enflammé, a été interpellé et présenté à un juge avant d'être placé sous contrôle judiciaire, a indiqué le procureur de la République, Patrick Desjardin.
«il n'y a pas de dialogue possible»
Vendredi, un jeune sera déféré devant le parquet en comparution immédiate pour jets de projectiles et attroupement, a ajouté le procureur qui a précisé qu'un policier avait été blessé durant la journée.
«La situation est compliquée au CHU de Guadeloupe. Les barrages, les suspensions, les arrêts maladie mais aussi le blocage et les manifestations devant l'hôpital etc, perturbent le bon déroulement des soins (...) les chimiothérapies par exemple n'ont pas pu être administrées aujourd'hui. Les médecins ne peuvent rallier leur poste», a déploré auprès de l'AFP Cédric Zolezzi, DG adjoint du CHU de Guadeloupe. Il a ajouté qu’à l’heure actuelle «il n'y a pas de dialogue possible».
Sur les autres axes routiers, y compris dans les petites routes des Grands Fonds, dans la campagne guadeloupéenne, des barrages bloquaient le passage.
Nombre d'entre eux ont été démontés, «par des riverains ou des automobilistes», a constaté Steve Salim, entrepreneur spécialisé dans les circuits courts agricoles.
Dans un communiqué, l'Union des Entreprises-Medef a condamné «fermement les entraves à la liberté de circuler». «Après des mois de mesures restrictives pour notre population et pour l'économie du pays, il est inacceptable de laisser prospérer cette spirale de l'autodestruction», a-t-elle dénoncé.
Par ailleurs, l'épidémie de Covid reprend légèrement en Guadeloupe, bien que «la situation reste stable au niveau hospitalier», selon un communiqué de la préfecture, avec un taux de positivité à 1,5%. «Le respect des mesures de protection individuelle et collective est impératif», rappelle le communiqué.