L'énarque Mathias Vicherat a été désigné ce mercredi soir nouveau directeur de Science Po Paris. L'ancien camarade de promo d'Emmanuel Macron était favori.
Il a été le bras droit d'anne hidalgo
Mathias Vicherat, 43 ans, est un ancien élève de Sciences Po. Egalement énarque, il fait partie de la promotion Léopold Sédar Senghor, la même qu’Emmanuel Macron.
Haut fonctionnaire, il intègre à sa sortie de l'ENA la préfecture de Picardie puis de Seine-Saint-Denis, avant de rejoindre la direction générale de la police nationale. En 2010, il entre à la Mairie de Paris et devient directeur de cabinet de Bertrand Delanoë, en 2012, puis d'Anne Hidalgo, en 2017.
Mathias Vichera est ensuite recruté par la SNCF, au poste de directeur général adjoint, avant d'arriver au groupe Danone en 2019. Le 1er octobre, il a démissionné de ses fonctions de secrétaire général chargé du développement durable, des affaires publiques, de la communication, de la sécurité et de l’immobilier pour se consacrer à sa candidature à Sciences Po.
Son profil «non universitaire» ne faisait pas l'unanimité
Des trois candidats en lice, dont Christine Musselin, directrice de recherche au CNRS et Olivier Faron, administrateur général du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), Mathias Vicherat était le seul à être «non universitaire». Sa nomination surprend donc quand on sait que le conseil de l'Institut, l'organe qui administre l'Institut d'études politiques (IEP) et participe à l'élection du futur directeur, est majoritairement composé d'enseignants.
Si sa candidature avait été plébiscitée lors d'un premier vote mardi (21 voix sur 28), son profil ne faisait pas l'unanimité. Une source du journal Le Monde au sein de l'école jugeait qu'il était un «candidat peut-être un peu lisse, mais le moins risqué» quand une autre le qualifiait de «clone des directeurs précédents».
Il doit tourner la page de l'affaire Duhamel
Mathias Vicherat va succéder à Bénédicte Durand, l'administratrice provisoire qui a elle même pris la suite de Frédéric Mion. Directeur de l'école de 2013 à 2021, ce dernier a démissionné en février après avoir reconnu être courant des faits reprochés à Olivier Duhamel, un politologue et membre influent de Sciences Po soupçonné de viols incestueux sur son beau-fils.