Le tribunal correctionnel de Paris doit rendre ce vendredi 29 octobre sa décision concernant Jean-Marie Le Pen, jugé le 1er septembre dernier pour provocation à la haine raciale, sept ans après sa phrase sur la «fournée» qui avait suscité un tollé.
Les faits remontent au 6 juin 2014. L'élu alors député européen, s'en était pris aux artistes engagés contre le Front national, tels Yannick Noah, Guy Bedos et Madonna.
Alors que son interlocutrice lui avançait le nom du chanteur Patrick Bruel, de confession juive, Jean-Marie Le Pen avait commenté dans un rire : «Ça ne m'étonne pas. Ecoutez, on fera une fournée la prochaine fois!».
Ces mots avaient déclenché une pluie de condamnations et semé la discorde au sein de son propre parti.
Une interprétation «devenue folle»
Dans un courrier transmis au tribunal pour l'audience du 1er septembre, Jean-Marie Le Pen avait de nouveau soutenu que le mot «fournée» n'avait «jamais eu de signification polémique ni même politique».
Les avocats des prévenus avaient plaidé la relaxe, voyant dans cette affaire «une interprétation devenue folle d'un terme aussi anodin, banal», selon David Dassa-Le Deist, l'avocat de Jean-François Jalkh, poursuivi en tant que directeur de publication du site internet du FN.
L'ancien candidat à l'élection présidentielle a déjà fait l'objet de multiples condamnations judiciaires, notamment pour «contestation de crime contre l'humanité», quand il avait qualifié les chambres à gaz de «point de détail de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale».
En 1993, il avait été condamné à une amende pour son jeu de mot de 1988, «Durafour crématoire», visant le ministre de la Fonction publique de l'époque, Michel Durafour.