Jean-Pierre Dessein, maire d'Art-sur-Meurthe, une bourgade de 1.300 habitants de la région nancéienne, est excédé de voir se multiplier les décharges sauvages dans sa commune.
Lundi, l'élu a publié sur son compte Facebook une vidéo, dans laquelle, on le voit s'emparer de planches qu'une habitante a déposées sur la voie publique, et les balancer par-dessus le portail, dans son jardin. S'ensuit une scène assez cocasse.
«Vous vous prenez pour qui ?», demande l'administrée au maire. Jean-Pierre Dessein, élu en 2020, décline alors son identité de manière amusée et rappelle à l'habitante que le dépôt de déchets sauvage est interdit et punissable. Avant de conclure ironiquement sur le fait qu’il lui «a fait gagner dix minutes», alors que la femme lui fait remarquer qu’il aurait été préférable de l’appeler, afin qu’elle retire elle-même ses objets encombrants.
Un fléau pour les petites communes
Ces incivilités se répandent dans de nombreuses zones rurales. Au mois de juin, le maire d’Orry-la-ville (Oise) se plaignait des montagnes de déchets qui jonchent les sols de la forêt d’Ermenonville.
«Ces pots de peinture se déversent parterre. Je ne peux pas croire que la nappe phréatique n’est pas atteinte», expliquait-il à nos confrères de Franceinfo.
En 2019, plus de 850 décharges sauvages étaient recensées sur le territoire. Ce chiffre devrait être inférieur à la réalité actuelle, puisque plusieurs affaires ont été constatées durant les périodes de confinement, notamment dans le sud de la France.
Un coup de pression nécessaire
Avant que s'éloigner du jardin de l'habitante qui avait déposé les planches, Jean-Pierre Dessein n'a pas manqué de lui rappeler que ce délit était grave et qu'elle pouvait s'estimer heureuse de ne pas recevoir «de facture», avant d'avertir les autres habitants.
«Tous ceux qui deverseront leurs déchets sur le domaine publique seront identifiés, et il y aura un retour à l'envoyeur» a conclu le maire, qui n'espère pas voir la situation s'empirer, comme par le passé à Carrière-sous-Poissy, dans les Yvelines, où la ville avait été gangrenée par des déchets sauvages.
La conséquence d'années de dépôts de déchets, par des sociétés ainsi que des habitants des alentours. Un problème corrigé depuis plus d'un an, comme le précise le maire écologiste Eddie Aït.