La traite d'êtres humains devient de plus en plus fréquente en France, alerte le ministère de l'Intérieur.
Le service statistique du ministère de la sécurité intérieure (SSMSI) a publié une étude sur le sujet ce 22 octobre. D'après les données présentées, le nombre de procédures ouvertes par la police française pour traite ou exploitation est passé de 710 en 2016 à 933 en 2019. Cela correspond à une augmentation de 31%.
En 2020, seules 722 nouvelles procédures ont été enregistrées, mais il s'agit d'une baisse en trompe-l'oeil à mettre sur le compte des différents confinements. En ce qui concerne l'année 2021, les données ne sont pas encore disponibles.
Le proxénétisme en hausse
Concrètement, les infractions relevées concernent la réduction en esclavage, le travail forcé, les conditions d'hébergement indignes, la traite d'être humains ou encore le proxénétisme.
Cette dernière infraction constitue d'ailleurs plus de la moitié des procédures ouvertes. Plus inquiétant encore, la part des mineures victimes de proxénétisme a augmenté, passant de 12 à 33% en trois ans. «Cela correspond à la hausse du phénomène d'exploitation sexuelle des jeunes filles françaises constatée depuis 2017 par les forces de l'ordre et la société civile», a souligné le SSMSI.
Les femmes sont les principales concernées. Elles représentent 95% des victimes de proxénétisme, et 69% des victimes de traite d'êtres humains. Les hommes sont en revanche davantage concernés par l'exploitation par le travail.
Pour les autorités, ces chiffres sont en deça de la réalité. «Les données enregistrées par les institutions ne reflètent que la partie visible de la traite et de l'exploitation des êtres humains», a insisté le SSMSI. «En 2020, seules 28% des victimes accompagnées par les associations ont déposé plainte.»