Près de deux semaines après l'arrivée des toxicomanes square de la Porte de la Villette (19e) – déplacés là depuis les Jardins d'Eole (18e) où leur présence posait d'importants problèmes de sécurité – la mobilisation des élus et des riverains ne faiblit pas. Ce mercredi 6 octobre, les maires du 19e et de Pantin réclament leur évacuation.
«Après la honte et l'incompétence, le mépris», dénoncent conjointement les maires socialistes François Dagnaud (19e) et Bertrand Kern dans un communiqué adressé ce mercredi au Premier ministre Jean Castex, estimant «nécessaire que l'Etat, dont c'est le ressort exclusif, prenne des mesures d'urgence de mise à l'abri avec un soutien médical et social de long terme».
Ils réclament également du chef du gouvernement – «le seul» selon eux «à même de coordonner une action unifiée» – qu'«il initie une mobilisation forte et déterminée contre les trafics de stupéfiants» et qu'«il assure la sécurité dans l'espace public».
En somme, les deux élus socialistes – favorables à la mise en place de structures médico-sociale d'accueil pour les toxicomanes comme le souhaite la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo – réclament l'évacuation des toxicomanes du square de la Porte de la Villette et réitèrent leur demande «restée sans réponse à ce jour» d'être reçus par Jean Castex.
Une nouvelle mobilisation ce mercredi
Mobilisés aux côtés des riverains, ils avaient prévu de manifester à nouveau ce mercredi, devant le mur érigé à la va-vite entre le square et Pantin et désormais surnommé le «mur de la honte». Ensemble, ils dénoncent – à l'instar de ce que fait le collectif 93 Anti-Crack sur les réseaux sociaux – «la misère qui s'est installée dans leurs rues à Aubervilliers et Pantin».
«Le mur de la honte de Gérald Darmanin [le ministre de l'Intérieur, à l'initiative du déplacement le 24 septembre dernier des toxicomanes depuis les Jardins d'Eole jusqu'au square de la Villette, ndlr] ne nous protège pas contre le crack et les pauvres gens qui en sont victimes», écrit-il encore.
Il y a une semaine déjà, 37 élus – maires, députés et autres sénateurs – de Seine-Saint-Denis (93) avaient fait part de leur indignation de voir les toxicomanes être envoyés aux confins de la capitale, sur un territoire déjà fragile et frappé par les inégalités et avaient dénoncé une décision «prise dans la précipitation et sans concertation, plaçant les élus et les habitants devant un insupportable fait accompli».