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Pédocriminalité dans l'Eglise catholique : 216.000 victimes depuis 1950

Les victimes n'auraient «pas été entendues» lorsqu'elles se confiaient. [ALAIN JOCARD / AFP]

Le rapport Sauvé, commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise catholique, a estimé ce mardi 5 octobre à 216.000 le nombre de personnes de plus de 18 ans ayant fait l'objet de violences ou agressions sexuelles pendant leur minorité, de la part de clercs ou de religieux catholiques en France de 1950 à 2020.

Le nombre de victimes grimpe à «330.000 si l'on ajoute les agresseurs laïcs travaillant dans des institutions de l'Eglise catholique», a ajouté Jean-Marc Sauvé en rendant publiques devant la presse les conclusions de la commission qu'il préside.

«Ces nombres sont bien plus que préoccupants, ils sont accablants et ne peuvent en aucun cas rester sans suite», a déclaré Jean-Marc Sauvé. Une autre donnée avait déjà été révélée dimanche dernier par le président de la Ciase : le nombre de prédateurs, évalué entre «2.900 à 3.200», hommes, prêtres ou religieux , entre 1950 et 2020, une «estimation minimale». 

L'Eglise «d'une indifférence cruelle» 

L’Église catholique a manifesté «jusqu'au début des années 2000 une indifférence profonde, et même cruelle à l'égard des victimes» de pédocriminalité, a affirmé Jean-Marc Sauvé, le président de la Commission qui a enquêté sur son ampleur.

De 1950 aux années 2000, «les victimes ne sont pas crues, entendues, on considère qu’elles ont peu ou prou contribué à ce qui leur est arrivé», a-t-il ajouté, en rendant publiques les conclusions de ses travaux, devant l'épiscopat, les ordres religieux et des responsables d'associations de victimes.

La commission recommande une «réparation financière»

Jean-Marc Sauvé a appelé l'institution à apporter une «réparation» financière à toutes les victimes de violences sexuelles en son sein.

«Il faut indemniser les préjudices subis par les victimes en dehors même de toute faute identifiée, caractérisée de l'Eglise», a déclaré le président de la Ciase, en souhaitant que cette indemnisation ne soit pas considérée comme «un don» mais «un dû» de l'Eglise.

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