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Après la mort d'Ibrahima, les maires des Lilas et de Bagnolet mobilisés pour obtenir plus de moyens

Le 25 septembre, une marche blanche avait été organisée en hommage à Ibrahima. Le 25 septembre, une marche blanche avait été organisée en hommage à Ibrahima.[© Bertrand GUAY / AFP]

Quinze jours après la mort d'Ibrahima, un jeune adolescent de 16 ans mortellement blessé au couteau par un autre jeune du même âge, le maire des Lilas – où se sont déroulés les faits – et celui de Bagnolet – dont était originaire la victime – interpellent l'Etat et réclament plus de moyens pour combattre l'insécurité sur leur territoire.

«Comment, lorsque l’État ne se donne plus suffisamment les moyens de remplir ses missions, prétendre lutter contre les profondes inégalités territoriales et sociales qui caractérisent la Seine-Saint-Denis ?» s'interrogent les deux maires socialistes des Lilas et de Bagnolet, Lionel Benharous et Tony di Martino, dans un courrier adressé au Premier ministre Jean Castex. 

Au lendemain des faits déjà, ces élus de terrain avaient fait part dans un communiqué de leur «sidération» et de leur «indignation» après la mort de ce jeune que tout le monde qualifie de jeune sans histoire, assurant qu'ils «continueraient d'agir pour que de telles tragédies ne se reproduisent plus». Mais ce, «aux côtés des services de l'Etat qui doivent», assurent-ils, «prendre leur part de cet effort collectif».

Ils déplorent leur manque de moyens, financiers mais surtout politiques, pour leurs collectivités locales. «En tant que maires, nous ne pouvons ni ne voulons nous substituer à l’État, garant de l’égalité républicaine sur tous les territoires», expliquent ceux qui plaident depuis des mois pour la création d'un nouveau commissariat.

Manque d'effectifs policiers et commissariat vétuste

«Notre commissariat, vétuste, manque terriblement d’effectifs. Notre justice peine à faire respecter ses propres décisions tant elle manque de moyens. Nos écoles, collèges, nos lycées auraient besoin d’enseignants supplémentaires pour travailler avec des classes moins chargées. Notre système de santé n’a plus toujours la capacité d’offrir à nos jeunes, à leur famille, les suivis dont ils auraient besoin», énumèrent-ils encore.

En visite en Seine-Saint-Denis, le 21 septembre dernier, pour officialiser la renationalisation en Seine-Saint-Denis, le Premier ministre Jean Castex devait ainsi acter l'intérêt de l'Etat pour ce département très touché par les inégalités, mais n'était finalement pas revenu sur le plan d'action de l'Etat, lancé fin 2019 «pour répondre aux difficultés persistantes» du 93.

Celui-ci, doté de 23 mesures concrètes dont 4 relatives à la sécurité du département, ne prend en effet pas en compte la demande des maires des Lilas et de Bagnolet concernant un nouveau commissariat, alors qu'il prévoyait «une remise à niveau des commissariats de police». Pour l'instant, seules les rénovations et reconstructions des commissariats d’Aulnay-sous-Bois et d’Epinay-sur-Seine d’ici à 2023 semblent actées.

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