Lundi 20 septembre, Ibrahima, un jeune adolescent de 16 ans, a été mortellement blessé au couteau par un autre jeune du même âge. Il vivait à Bagnolet, voulait devenir footballeur professionnel et se tenait éloigné des histoires de rixes entre bandes rivales devenues, en Seine-Saint-Denis, de plus en plus courantes.
Une marche blanche organisée en son hommage a rassemblé plus de 350 personnes ce samedi 25 septembre. La maman de l’adolescent, en tête de cortège, éplorée, n’a pas lâché le portrait de son fils durant la procession, décrit comme «juste, bon, protecteur et ouvert».
Les habitants de Bagnolet on défilé, habillés de blanc, les visages défaits. Un portrait d’Ibrahima a été mis à l’honneur avec cette inscription, devenue tristement commune : «plus jamais ça».
Un jeune sans histoire
À la tribune, son oncle a expliqué que le jeune homme «irradiait par son sourire, par sa gentillesse», et a demandé aux jeunes présents d’en finir avec ce «cycle de violence». Du côté de la famille d’Ibrahima, on fustigeait les adultes, les jeunes étant selon elle les victimes de leurs abandons successifs.
De nombreux amis du garçon lui ont rendu hommage, se remémorant des souvenirs de football, lorsqu'il jouait au Red Star, des discussions, des rires. Et Ibrahima, selon son entourage, «n’était pas associé aux rixes», et n’avait qu’une idée en tête : devenir un grand joueur de football.
Une violence inouïe entre adolescents
Selon les premiers éléments de l'enquête, les faits se sont déroulés vers 20h, lundi dernier, alors qu'Ibrahima était allé voir un ami jouer au foot aux Lilas. Sur le chemin du retour, accompagné de deux camarades, il croise un autre jeune, qui leur demande de quelle ville ils sont originaires.
«Bagnolet», aurait répondu Ibrahima, avant d'être poignardé à mort. Touché par un seul coup de couteau au thorax, l'adolescent est décédé des suites de ses blessures à l'hôpital, près de deux heures plus tard.
«Le fait qu'il soit de Bagnolet, ça lui a porté préjudice», a assuré l'un de ses amis à l'AFP. Cet adolescent de 16 ans explique : «il y a toujours eu une rivalité entre Les Lilas et Bagnolet».
D'après une source proche de l'enquête, une rivalité territoriale entre les deux communes voisines est bien à l'origine du déchaînement de violence du meurtrier présumé.
Arrêté, le jeune homme porteur du coup mortel a été mis en examen pour «homicide volontaire» et placé en détention provisoire, avait déjà annoncé le parquet de Bobigny jeudi dernier.