Marcel Ravin disposait d'un carton d'invitation lorsqu'il s'est présenté à la préfecture du Rhône, ce dimanche 26 septembre. Venu pour un dîner en présence d'Emmanuel Macron, ce chef d'origine martiniquaise a pourtant été refoulé à l'entrée. Il estime avoir été victime de discrimination.
La soirée était organisée par la société d'événementiel GL Events, en marge du Salon international de la restauration (Sirha) à Lyon. En tant que chef étoilé d'un restaurant de Monaco, Marcel Ravin avait été convié à ce repas donné en l'honneur de grands noms de la gastronomie. Pour le prouver, il a partagé sur les réseaux sociaux son carton d'invitation sur lequel figurent les noms d'Olivier Ginon, patron de GL Events, Jérôme Bocuse, président du concours du Bocuse d'or, et même celui d'Emmanuel Macron.
Pourtant, ce soir-là, le personnel affecté au contrôle des invités lui a refusé l'entrée, même s'il était en possession du précieux sésame. «Ils m'ont dit que je n'étais pas sur la liste et leur responsable n'a rien voulu savoir», déplore Marcel Ravin. «Choqué et déçu», le chef étoilé a laissé éclater son ressentiment sur Facebook : «Triste soirée. Etre invité et finir sur un trottoir à bouffer une andouillette [...] Et on m'explique que nous ne sommes pas différents. Je vous raconterai ce qu'est l'humiliation».
Dénonçant ce qu'il considère comme de la discrimination, Marcel Ravin a formulé «l'espoir que notre profession se fédère et qu'aucun chef reconnu par ses pairs ne soit plus jamais laissé sur le pas de la porte». Luc Dubanchet, directeur des marques Sirha Food, lui a présenté des excuses, tout en évoquant une «erreur malencontreuse».
Il estime «a priori» que Marcel Ravin ne figurait pas sur la liste des convives car il n'avait pas répondu à l'invitation qui lui avait été adressée. Le chef étoilé n'aurait d'ailleurs pas été le seul dans ce cas-là mais, pour les autres, «on a pu rattraper le coup car on a été prévenu. Là on n'a pas été mis au courant, hélas», justifie Luc Dubanchet. Assurant regretter cet «incident évidemment involontaire», ce dernier se défend : «il n'y a rien d'orienté là-dedans».