La gastronomie française n'a plus à faire ses preuves et pourtant, le Bocuse d'or n'avait plus été remporté par un chef originaire de l'Hexagone depuis 2013. Pour cette édition 2021 le Lyonnais Davy Tissot a réparé cet affront et remporté le concours, lundi 27 septembre.
«Il revient vraiment à la maison», s'est exclamé le vainqueur de cette coupe du monde de la gastronomie, organisée sur deux jours dans le cadre du Salon international de la restauration, de l'hôtellerie et de l'alimentation (Sirha). Meneur de l'équipe de France cette année, Davy Tissot verra une plaque à son nom apposée dans l'auberge de Paul Bocuse à Collonges (Rhône), aux cotés de celles des précédents gagnants.
Titulaire d'une étoile Michelin, ce chef officie au Saisons, le restaurant d'application de l'Institut Paul Bocuse, situé à Ecully, dans l'agglomération lyonnaise. Il offre à la France son huitième Bocuse d'Or, après plusieurs rendez-vous manqués les années précédentes. Le résultat d'un «bon travail» selon le double étoilé Serge Vieira, président de l'équipe de France. «On n'a pas voulu copier, on n'a pas fait comme, on a fait du made in France et aujourd'hui ça paye», ajoute ce dernier.
Pour cette première édition du concours depuis la crise sanitaire, les 24 concurrents ont dû se plier à une nouvelle épreuve : celle du «take away» (la nourriture à emporter, ndlr). Soucieux de «penser aux tendances», le Comité d'organisation s'est inspiré de la croissance fulgurante de la vente à emporter pendant la pandémie. Les candidats devaient ainsi cuisiner une entrée, un plat et un dessert sur le thème de la tomate cerise et à servir dans une «box».
L'équipe de Davy Tissot a notamment proposé, en plat principal, une tomate farcie avec de la crevette, accompagnée d'un jus de têtes de crevettes tomaté, d'une vierge à l'huile de basilic et de champignons français et herbes sélectionnées. Un bonbon tomate «prune pourpre», constitué d'une tomate fermentée et fruitée, d'un coulis et d'huile de feuilles et de fleurs bigarrées et oxalis pourpres a été imaginé pour le dessert.
Un menu audacieux avec lequel ce meilleur ouvrier de France a su s'attirer les faveurs du jury. Ce, même si la nouvelle épreuve de «take away» a suscité «beaucoup d'inquiétude» parmi les candidats, indique Christian Têtedoie, membre du Comité d'organisation. Davy Tissot, lui, a su garder la tête froide, il succède ainsi au Danois Kenneth Toft-Hansen, vainqueur de l'édition 2019.