La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo s’est entretenue ce mardi 21 septembre avec des toxicomanes, installés devant les Jardins d'Eole (18e), et a appelé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à mettre fin à ce «grand marché à ciel ouvert de crack».
«Cette situation n'a que trop duré», s'est ainsi exprimée l'édile parisienne, en arrivant rue Riquet (18e) où se trouvait plus d'une centaine de toxicomanes. Ces derniers ont en effet pris l'habitude de consommer là depuis que, mi-mai, préfecture et mairie se sont accordées pour les regrouper dans la partie nord des jardins d'Eole afin de soulager le quartier voisin de Stalingrad.
Mais fin juin, Anne Hidalgo avait décidé de mettre fin à cette situation provisoire en interdisant les consommateurs de crack d'accès au parc, afin que les habitants en reprennent possession. «Cela a eu un effet pervers qui est de les regrouper dehors», a reconnu la maire de Paris, jugeant néanmoins inacceptable «de laisser un grand marché à ciel ouvert de crack dans la tolérance totale des autorités de police».
Une «action policière très soutenue»
Mardi, plus tôt dans la journée, la préfecture de police de Paris – par la voix de son préfet Didier Lallement – avait tenu à répondre aux accusations de la maire, expliquant que «le secteur de Stalingrad et d'Eole continue plus que jamais de faire l'objet d'une action policière très soutenue».
Par ailleurs, le préfet souligne qu'il «avait déjà fait savoir dès le fin du mois de juin [...] que cette situation était intenable, et avait appelé la maire à organiser avec lui une évacuation des toxicomanes au voisinage de la place Auguste Baron (19e), Porte de la Villette».
Une solution qu'avait écartée Anne Hidalgo à l'époque, assurant qu'elle refuserait systématiquement les solutions qui consisteraient à «déplacer» les toxicomanes «d'un lieu à l'autre tous les trois mois sans autre réponse que de tolérer ds zones de consommation et de deal à ciel ouvert».
La visite d’Anne Hidalgo n’aura duré qu’une trentaine de minutes, au grand dam des riverains qui l’ont attendue pendant plusieurs heures. Quelques riverains ont tout de même pu échanger avec la maire, d'autres l'interpellant de manière plus hostile.
«On veut une évacuation», a par exemple réclamé Kamel, un habitant du quartier, alors que l'élue socialiste refuse la proposition de la préfecture d'évacuer les consommateurs de crack porte de La Villette, privilégiant une «solution pérenne» qui consiste, selon elle, en l'ouverture de petites structures d'accueil.