Confrontée à l'explosion du deal et de la consommation à ciel ouvert de crack dans les rues de la capitale, la maire de Paris Anne Hidalgo a assuré ce mardi 21 septembre vouloir «trouver des solutions». Parmi elles, l'élue envisage d'ouvrir «des salles de soins [...] près des hôpitaux».
«J'ai demandé aux hôpitaux de Paris de nous aider», a ainsi fait savoir Anne Hidalgo ce mardi. Invitée sur RMC, l'édile parisienne a assuré être «en train de chercher d'autres lieux [...] près des hôpitaux» afin d'accueillir les toxicomanes en grande déshérence, aujourd'hui présents en masse dans le nord-est parisien.
Des «lieux de soins qui ressemblent à un hôpital»
«On ne règlera pas le problème de la drogue si on ne met pas en place des lieux qui sont des lieux de soins qui ressemblent plus à un hôpital qu’à autre chose», a-t-elle ainsi expliqué, soulignant qu'il fallait «accompagner ces personnes à sortir de la toxicomanie et de la dépendance».
L'élue socialiste s'est d'ailleurs dite «très contente que le gouvernement ait accepté de bouger sur ses positions pour dire que "oui, il faut cette politique de soins"». Il y a quelques jours, le Premier ministre Jean Castex a en effet donné son feu vert pour «la création de nouveaux lieux dédiés à l'accueil et au repos» à destination des toxicomanes.
«Un marché de la drogue aux yeux de tous»
Celle qui est également candidate à l'élection présidentielle de 2022 a néanmoins regretté que «le ministère de l'Intérieur et la préfecture de police de Paris ne jouent pas leur rôle, et abandonnent des quartiers entiers [...] où il y a un énorme espace de deal». Il y a, selon Anne Hidalgo, «un marché de la drogue et du crack aux yeux de tout le monde avec un préfet de police qui regarde, et qui n'intervient pas. C'est scandaleux».
Car la réalité du terrain est criante : depuis l'évacuation – exigée par Anne Hidalgo – des Jardins d'Eole (18e) à la fin du mois de juin dernier, des centaines de toxicomanes n'ont pas quitté les lieux et continuent, inlassablement, de squatter les abords du parc. Une situation largement décriée par les riverains, qui manifestent tous les mercredis à 18h.
Un problème de sécurité que la maire de Paris entend résoudre : «je veux qu’on règle ce problème, que le préfet de police vienne avec moi, avec la population, rue Riquet (18e) pour faire cesser ce grand marché du deal». Et de conclure : «s’il n’y a pas la sécurité, c’est très difficile de convaincre la population qu'il faut aider ces personnes en grande difficulté». Ce mardi 21 septembre, elle doit se rendre sur le terrain à la rencontre des habitants.
Situation autour du Jardin d'Éole. Consultez le communiqué de presse du préfet de police pic.twitter.com/mpRhqiYE51
— Préfecture de Police (@prefpolice) September 21, 2021
Ainsi critiquée, la préfecture de polcie de Paris a immédiatement tenu à répondre à la maire de Paris, dans un communiqué diffusé en milieu de journée ce mardi. Le préfet de police, Didier Lallement, rappelle «que c'est la maire de Paris et elle seule qui a décidé de fermer aux toxicomanes les Jardins d'Eole sans lieu alternatif, les installant ainsi rues Riquet et Aubervilliers» et «que ce sont des agents [de la ville de Paris, ndlr] qui interdisent aux toxicomanes l'entrée du parc et créent le point de fixation dans ces rues».
Par ailleurs, le préfet souligne qu'il «avait déjà fait savoir dès le fin du mois de juin [...] que cette situation était intenable, et avait appelé la maire à organiser avec lui une évacuation des toxicomanes au voisinage de la place Auguste Baron (19e), Porte de la Villette». Une solution qu'avait écartée Anne Hidalgo à l'époque, assurant qu'elle refuserait systématiquement les solutions qui consisteraient à «déplacer» les toxicomanes «d'un lieu à l'autre tous les trois mois sans autre réponse que de tolérer ds zones de consommation et de deal à ciel ouvert».