Comme elle l'avait annoncé, la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, vient de proposer «4 solutions» afin d'accueillir et de prendre en charge les consommateurs de crack en grande déshérence, dans un courrier envoyé au Premier ministre, Jean Castex, ce lundi 30 août.
«Il est grand temps d'ouvrir des lieux supplémentaires de prise en charge qui permettront de sortir ces personnes de la rue et de leur dépendance», a ainsi fait savoir Anne Hidalgo, ajoutant que les élus parisiens avaient voté en faveur de la création de «de lieux de prise en charge du crack [...] à taille humaine, disséminés sur l'ensemble du territoire du Grand Paris».
Pour l'élue parisienne, ces espaces devront «combiner accueil et espace de repos le jour, des places d'hébergement d'urgence la nuit, une offre de soins addictologiques et psychiatriques, de l'accompagnement social et un cadre thérapeutique».
Pour ce faire, elle a présenté «4 solutions» au gouvernement, issues de l'expertise de «près de 35 lieux» réalisée «au cours de l'été».
Un site dédié aux femmes toxicomanes dans le 19e
Parmi elles, l'ouverture d'un site «de mise à l'abri dédiée aux femmes usagères de drogue», qui serait situé dans le 19e, mais aussi l'augmentation des moyens financiers pour élargir les horaires de prise en charge et les propositions de soins et de services «dans les 8 lieux déjà ouverts à ce jour dans le 18e», ainsi que deux autres sites d'accueil installés sur les Grands Boulevards et dont l'ouverture pourrait être possible «avant la fin de l'année» pour l'un d'entre eux.
Et d'espérer : «ces nouveaux services doivent ouvrir dans les meilleurs délais». «La Ville de Paris souhaite pouvoir expérimenter de nouvelles méthodes plus efficaces, avec les professionnels de santé pour accompagner les personnes concernées par ces addictions vers les soins nécessaires dont des soins psychiatriques», a ainsi écrit Anne Hidalgo au Premier ministre Jean Castex.
Pour rappel, la municipalité parisienne plaide depuis des mois pour l'ouverture de nouvelles salles de consommation à moindres risques (SCMR) – plus communément appelées salles de shoot – auxquelles pourraient être adossées des accueils de jour, mais aussi des centres d'hébergement et de soins. Une proposition que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait balayé avant l'été, refusant d'ouvrir de nouvelles SCMR.
«Chacun doit prendre sa part», a-t-elle ajouté, soulignant que les Parisiens attendaient de l'Etat «une meilleure protection au quotidien et une action beaucoup plus efficace contre les trafics de cocaïne et de ses dérivés qui alimentent le marché» dans la capitale. Or, selon l'édile, la lutte contre ces trafics n'est pas assez efficace, puisque les «Parisiens [...] constatent chaque jour le nombre croissant de dealers».