Les sages-femmes qui travaillent à l'hôpital vont recevoir à partir du mois de janvier une hausse de salaire d'environ 100 euros brut par mois, a annoncé le ministère de la Santé, jeudi 16 septembre. Elles toucheront aussi une prime de 100 euros net.
Ces revalorisations seront incluses dans le budget de la Sécu pour 2022 et représenteront une dépense supplémentaire de 40 millions d'euros par an, a détaillé Olivier Véran, lors d'une réunion avec les syndicats de sages-femmes, jeudi soir.
Les trois quarts des 23.500 sages-femmes en bénéficieront, pour un gain mensuel équivalent à l'augmentation de 183 euros net déjà accordée à tous les personnels hospitaliers fin 2020 dans le cadre du «Ségur de la santé». Une sorte de rattrapage pour la profession, oubliée de la refonte des grilles salariales négociée pour les infirmières et les aides-soignantes, entre autres.
des compétences étendues
Depuis le début de l'année, les soignantes sont déjà descendues cinq fois dans la rue afin de réclamer reconnaissance et effectifs. Pourtant, toutes leurs revendications n'ont pas été entendues. Ainsi, leur demande d'un statut «sur-mesure» a ainsi été écartée. Olivier Véran a fait le choix de «conforter leur statut médical au sein de la fonction publique hospitalière», notamment à travers cette «revalorisation significative».
Leurs compétences seront néanmoins étendues à de nouveau domaines, comme l'endométriose, et le ministère entend faciliter la création des «maisons de naissance» gérées par des sages-femmes.
«l'attractivité de la profession semble durablement compromise»
Ces annonces ont été accueillies froidement par le Conseil national de l'Ordre des sages-femmes, qui estime dans un communiqué qu'elles ne répondent pas «aux enjeux de la profession». «En ne traitant pas en profondeur les causes du malaise des sages-femmes, l'attractivité de la profession semble durablement compromise. En ignorant les problématiques croissantes d'effectifs dans les maternités, la question essentielle de la sécurité et de la qualité de la prise en charge des patientes et des nouveau-nés reste en suspens», fait valoir l'instance.
Le Conseil national, «qui avait déjà alerté les pouvoirs publics sur la pénurie de sages-femmes et l'épuisement de ces professionnelles, s'alarme des conséquences de ces annonces sur le devenir des maternités».