Les sans-abris, essentiellement des migrants, qui campaient depuis mercredi devant la préfecture de la région Ile-de-France, dans le 15e arrondissement de Paris, ont été évacués ce samedi 4 septembre au petit matin.
En présence des bénévoles de plusieurs associations, dont France Terre d'Asile, des agents de la mairie et de la préfecture ont fait évacuer les tentes installées dans le parc André-Citroën. Les réfugiés ont été séparés en deux groupes : les familles d'un côté et les hommes isolés de l'autre.
Au total, ce sont 1.210 personnes qui ont ainsi été évacués et mises à l'abri, dont 540 en Ile-de-France et 670 en régions, indique un communiqué du ministère de l'Intérieur, précisant que «l'opération s'est déroulée sans incident».
Ce matin, parc André-Citroën à Paris : 1204 femmes, hommes et enfants ont finalement pu accéder à un hébergement d’urgence avant d’être orientés vers des solutions plus pérennes. C’est une petite victoire. Ces actions ne devraient pas être nécessaires https://t.co/yUpzpjRUYy pic.twitter.com/WA9QtFcoQl
— Utopia 56 (@Utopia_56) September 4, 2021
Leur situation administrative doit désormais être examinée afin que les autorités puissent déterminer la prise en charge la mieux adaptée. Dans un communiqué, l'association Utopia56 précise que «des solutions d'hébergements pour tous semblent apparaitre».
Des familles avec enfants
Mercredi, «plus de 600 personnes» – essentiellement des migrants dont des familles avec enfants – s'étaient installées dans le parc, avant d'être rejoints par des centaines d'autres.
L'opération avait été mise sur pied par le «Collectif Réquisitions» formé autour de plusieurs associations qui viennent en aide aux migrants à la rue – dont Utopia 56, Solidarité migrants Wilson ou encore le DAL – et réclament «des solutions d'hébergement dignes et pérennes» pour ces personnes venues d'Afghanistan, mais aussi de la Côte d'Ivoire ou de Somalie.
Au pied de @Prefet75_IDF, plus de 600 personnes viennent de s'installer en tente, dont une cinquantaine d’enfants qui ont dormi cette nuit à la rue à Paris. Certains y sont depuis plusieurs mois. Leur place n’est pas à la rue, mais dans un logement stable et à l’école. pic.twitter.com/loUHmShQb7
— Utopia 56 (@Utopia_56) September 1, 2021
Ce matin, plus de 600 femmes, hommes et enfants se réveillent sous tentes, au pied de @Prefet75_IDF à Paris. Malgré le silence du @gouvernementFR concernant leur hébergement, et comme des millions d’autres enfants, certains feront leur rentrée scolaire. pic.twitter.com/QPMPywREM6
— Utopia 56 (@Utopia_56) September 2, 2021
10e opération du «collectif réquisitions»
Après la place de la République (11e) ou encore, plus récemment, la place des Vosges, dans le Marais (Paris Centre), c'est la première fois que ce collectif choisissait de poser ses tentes devant la préfecture de la région Île-de-France.
Il s'agit de la 10e opération du «Collectif Réquisitions», qui utilise ce mode d'action pour pousser les autorités publiques à mettre à l'abri ces personnes qui vivent parfois depuis de longs jours dans des tentes. Pour autant, selon les associations, aucune solution pérenne n'est ensuite proposée à ces familles qui se retrouvent souvent à la rue quelques jours plus tard.
Ensemble, elles demandent donc à l'Etat d'ouvrir de nouvelles places d'hébergement, et «si la justification est un réel manque de place» comme le souligne Utopia 56, la plupart plaident pour «la réquisition de logements vides». «La France, selon l’Insee, compte plus de 3 millions de logements vacants dont 400.000 en Île-de-France», souligne l'association.
De son côté, le ministère de l'Intérieur rappelle que 5.084 personnes (3.509 hommes isolés et 1.575 personnes en famille) «ont été prises en charge lors de 21 opérations de mises à l'abri» depuis le début de l'année 2021.