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Crack à Paris : un suspect mis en examen et incarcéré pour meurtre, après la mort de Kelyan

Kelyan, 22 ans, avait été retrouvé mort dans la nuit du 8 au 9 juillet dernier, dans une tente installée sous le métro Jaurès. Kelyan, 22 ans, avait été retrouvé mort dans la nuit du 8 au 9 juillet dernier, dans une tente installée sous le métro Jaurès.[© DR]

Sa photo a fait le tour des réseaux sociaux, avant qu'il ne soit retrouvé mort dans la nuit du 8 au 9 juillet dans un abri de fortune, à Jaurès (Paris 19e), utilisé par quelques consommateurs de crack. Après le décès de Kelyan, un jeune autiste de 22 ans, un suspect a été mis en examen et incarcéré ce dimanche 18 juillet.

L'individu, âgé de 31 ans, avait été interpellé deux jours plus tôt, vendredi 16 juillet, par la police judiciaire parisienne. Ce sont des témoignages, notamment recueillis parmi les personnes toxicomanes évoluant dans le quartier, qui ont permis son arrestation. 

A l'issue de sa garde à vue quarante-huit heures plus tard, le suspect a été mis en examen pour «homicide volontaire» et placé en «détention provisoire».

Selon les premiers éléments de l'enquête, le suspect serait un toxicomane, habitué du quartier de Stalingrad, gangréné par le trafic et la consommation de crack. Un profil très différent de Kelyan Nsan-Nwet, qui était la mascotte du quartier Jaurès (19e) et qui n'était pas toxicomane.

Les causes de la mort de Kelyan restent à déterminer

Pourtant, le jeune homme disparu depuis le 4 juillet dernier – diagnostiqué autiste et placé sous tutelle – été retrouvé sans vie dans une tente installée sous le métro Jaurès (19e), squattée par quelques consommateurs de crack. Et si le corps du jeune homme, qui vivait dans le quartier avec sa famille, ne présentait pas de signes manifestes d'un possible homicide, les témoignages recueillis ont dû pousser les enquêteurs vers une nouvelle piste.

Selon une source proche du dossier, les investigations avaient initialement été ouvertes pour «recherches des causes de la mort». Et en parallèle, des expertises toxicologiques et anatomopathologiques ont été ordonnées pour déterminer la ou les cause(s) du décès du jeune adulte, qui reste(nt) encore à déterminer ce lundi.

Une marche blanche organisée dimanche

Décrit comme craintif et maniaque par sa mère, Kelyan – qui ne buvait pas, ne fumait pas et n'avait aucun lien avec le monde de la toxicomanie – n'aurait jamais pu, selon ses proches, se rendre par lui-même à l'endroit où il a été retrouvé. En attendant que la lumière soit faite sur ce décès encore inexpliqué, une marche blanche a été organisée ce dimanche 18 jullet à Paris.

Environ 200 personnes ont ainsi marché depuis la mairie du 19e arrondissement jusqu'à l'église Notre-Dame de l'Assomption des Buttes-Chaumont (19e) dans laquelle Kelyan avait l'habitude de se rendre. Présent lors de cet hommage, le maire du 19e arrondissement, François Dagnaud, a dit partager la peine de sa famille mais «aussi leur exigence de savoir ce qu'il s'est passé exactement». «L’enquête en cours devra établir la vérité des faits», a-t-il ajouté.

De leur côté, plusieurs membres de la famille du jeune homme ont déploré le manque de réactivité de la police après le signalement de sa disparition. Les recherches avaient été menées par ses proches et des bénévoles d'associations. Organisatrice de la marche, l'association All inclusive, qui favorise l'inclusion des personnes autistes en milieu ordinaire, a appelé à «une modification de la loi» pour permettre à la police de rechercher des majeurs vulnérables avant les 72h légales.

L'association a également lancé une pétition pour demander la création d'un «GPS spécifique pour les personnes vulnérables», a indiqué sa présidente Lynda Fekiri. «On a cherché [Kelyan] partout. On a vraiment tourné en rond, mais c'est comme chercher une aiguille dans un botte de foin», a-t-elle témoigné.

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