Un mode de départage visiblement adopté par les Français. Selon un sondage Ifop pour Le Journal du dimanche, une majorité de sondés se déclarent favorables à l'organisation de primaires, à droite comme à gauche, en vue de dégager des candidats pour la présidentielle de 2022.
Dans le détail, 59 % des personnes interrogées plaident pour l'organisation d'une primaire à gauche, et 58 % à droite.
Ces proportions sont encore plus importantes chez les sympathisants des deux camps politiques. Les sondés se disant proches de la gauche sont 71 % à réclamer une primaire (80 % chez les sympathisants de La France insoumise), et 64 % à droite (66 % chez les sympathisants des Républicains).
«Il ne s'agit pas d'une inclination très forte pour la primaire, mais elle est entrée dans les moeurs», commente pour le JDD Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop. «Aux yeux des sympathisants, c'est un moyen de limiter le trop-plein de candidats», poursuit-il. Avant la présidentielle 2017, droite et gauche avaient tenu des primaires, remportées respectivement par François Fillon et Benoît Hamon. Aucun des deux ne s'était qualifié pour le second tour de l'élection.
une primaire chez EELV en septembre
A droite, ce sondage accentue encore la pression sur Xavier Bertrand, qui martèle qu'il n'a pas l'intention de participer à un tel processus. Au contraire de Valérie Pécresse, Philippe Juvin, Eric Ciotti et Michel Barnier, les quatre candidats pour l'instant déclarés à une primaire de la droite, dont l'organisation n'est pas actée. La direction des Républicains, pas très chaude pour cette idée, va lancer lundi un vaste sondage auprès de 15.000 sympathisants pour tester divers candidats et observer si l'un d'eux se détache dans l'opinion.
Du côté de la gauche, seul Europe Ecologie-Les Verts a entériné le principe d'une primaire - ouverte -, qui sera organisée en septembre. La tenue d'une primaire au Parti socialiste - interne - a été confirmée par le premier secrétaire du PS Olivier Faure vendredi sur France Inter. Une primaire unique de tous les partis de gauche semble pour l'heure exclue, même si un collectif citoyen tente d'oeuvrer à ce projet, qu'il a baptisé «La primaire populaire», pour aboutir à une candidature commune en 2022.
Enquête réalisée en ligne par l'Ifop pour le Journal du dimanche du 26 au 27 août auprès d'un échantillon de 1.074 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas). Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.