Pour le septième week-end consécutif, plus de 200 manifestations sont prévues ce samedi 28 août à Paris et en régions pour protester contre le pass sanitaire et la politique du gouvernement face au Covid-19. A cinq jours de la rentrée scolaire, les opposants entendent maintenir la pression, mais la participation pourrait s'essouffler.
A la veille de la mobilisation, le renseignement territorial anticipait ainsi «entre 140.000 et 180.000 manifestants» présents sur l'ensemble du territoire ce samedi, dont «12.000 à 20.000» à Paris, d'après une source policière contactée par l'Agence France-Presse (AFP).
Si ces prévisions venaient à se confirmer, la mobilisation continuerait donc de se réduire, après déjà deux semaines de repli. Samedi dernier, 175.000 manifestants avaient en effet été recensés par le ministère de l'Intérieur, contre quasiment 215.000 la semaine précédente.
Le collectif militant Le Nombre jaune, qui publie un décompte ville par ville, avait de son côté comptabilisé 361.818 manifestants «minimum» en France, contre 388.843 la semaine précédente.
Au-delà des chiffres, le renseignement tire la sonnette d'alarme sur de possibles dérives sectaires inhérentes au mouvement. Le mouvement antipass et antivax serait ainsi un terreau fertile pour les complotistes, d’après une note du renseignement territorial obtenue ce vendredi par RTL.
Concernant la mobilisation à Paris, quatre manifestations sont prévues dans la capitale. Les deux principales partiront du métro Port Royal (5e) à 13h, à l'initiative d'un mouvement de gilets jaunes, et à 14h30 depuis la place Joffre, devant l'Ecole militaire (7e), à l'appel de Florian Philippot, chef de file des Patriotes.
L'ex-numéro 2 du Front national espère relancer la mobilisation à la rentrée, à la faveur d'un «grand événement unique, national, le samedi 4 septembre».
Le pass sanitaire prolongé au-delà du 15 novembre ?
Le pass sanitaire, au coeur de la grogne, et qui est désormais à présenter obligatoirement dans les bars, restaurants, transports longue distance ou encore hôpitaux, pourrait par ailleurs être prolongé au-delà du 15 novembre, la limite fixée par la loi. C'est ce qu'a affirmé Olivier Véran ce jeudi, reprenant le traditionnel point presse consacré à la pandémie, «si le Covid ne disparaissait pas de nos vies», a-t-il averti.
Mais si le ministre de la Santé a affirmé que «les dernières réticences sont en train de tomber face au succès du pass sanitaire», en pratique, la mise en place effective du sésame n'est pas aussi simple qu'espérée. Depuis le 16 août, le pass sanitaire doit ainsi normalement s'appliquer dans les centres commerciaux de plus de 20.000 mètres carrés situés dans les départements où le taux d'incidence dépasse les 200 pour 100.000 habitants sur une semaine.
Pourtant, le tribunal administratif de Versailles a suspendu mardi l'arrêté du préfet des Yvelines imposant le pass sanitaire dans ces centres, au motif qu'il empêchait l'accès aux biens de première nécessité aux personnes n'en disposant pas.
Et d'autres difficultés d'application pourraient encore se faire jour très vite. A partir de ce lundi, le pass sanitaire doit ainsi s'imposer également aux salariés des lieux où il est demandé aux clients. Concrètement, les employés refusant de le présenter pourront voir leurs contrats de travail suspendus. Une situation qui n'exclut pas, là encore, de nombreux recours devant les différentes juridictions.