Un lac souterrain en plein Paris, une station de métro désaffectée, un ossuaire... Peu le savent mais il existe dans la capitale quelques spots abandonnés, propices à la pratique de l'exploration urbaine. Des lieux insolites à découvrir.
C'est d'ailleurs en région parisienne que la pratique de l'urbex – l'abréviation de l'exploration urbaine – est née en France dans les années 80, alors qu'il existait encore à l'époque de nombreux bâtiments, chantiers ou autres hôpitaux abandonnés.
Si l'on en trouve encore des centaines – dont les adresses sont le plus souvent tenues secrètes – en Ile-de-France, ces lieux d'exploration sont très rares à Paris. Ils se trouvent d'ailleurs le plus souvent en sous-sol, dans les lieux strictement interdits au public, dans les entrailles de la capitale. En voici 5 parmi les plus connus :
la station de métro Saint-MArtin
Fermée au public depuis le début de la seconde guerre mondiale à cause de sa trop grande proximité avec les stations voisines, la station de métro Saint-Martin se trouve dans le 10e arrondissement devant le théâtre de la Renaissance. Elle est de fait à seulement une centaine de mètres de la station Strasbourg-Saint-Denis. Elle dispose de deux accès au début de la rue René Boulanger (10e) et devant le 31 boulevard Saint-Martin (3e).
Recouverte de graffitis, cette station – aux allures de station fantôme – n'en est pourtant pas une, puisqu'elle héberge depuis plusieurs années un accueil de jour pour les sans-abri. A savoir que la station de métro Saint-Martin n'est pas la seule à ne plus accueillir de voyageurs, puisqu'environ une dizaine au total, depuis la création du métro parisien, ont été fermées au public. La plupart d'entre elles sont d'ailleurs devenues des espaces techniques de la RATP.
le lac de l'opéra garnier
Exactement situé sur la scène de l'Opéra Garnier, un lac de 25 sur 50 mètres – de 2.400 m3 d'eau – a été aménagé en même temps que l'édification du célèbre monument parisien, à la fin du XIXe siècle. A l'époque, une nappe phréatique empêche la construction de l'opéra, au point que l'architecte Charles Garnier décide de créer un cuvelage permettant de résister à la pression sous-jacente des eaux d'infiltration et de mieux répartir les charges d'une partie des bâtiments dans un sous-sol marécageux.
Pour la petite histoire, les plongeurs de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris viennent régulièrement s'y entraîner. Et lorsqu'ils perdent l'un des leurs sur le terrain, la légende dit qu'ils viennent y déposer un poisson. Le lac serait ainsi peuplée de toute sorte de poissons.
le bunker de la gare de l'est
Construit en 1939, l'abri souterrain de la gare de l'Est servait à protéger en temps de guerre le commandement et la régulation du trafic ferroviaire dans toute la région de l'Est. Pour y accéder, il faut trouver une trappe fermée à clé, placée sur l’une des voies de la gare. Après quelques marches, les visiteurs arrivent à une porte complètement étanche qui débouche sur une deuxième porte. Il s’agit d’un sas de décontamination.
Le site a été récemment ouvert au public, lors des Journées du Patrimoine 2019. Les curieux avaient alors pu, à titre exceptionnel, déambuler dans le bunker, et notamment dans l'ancienne salle des machines dotée d'un central téléphonique, encore dans son état d'origine.
la petite ceinture
Si la Petite Ceinture a aujourd'hui été aménagée comme espace vert pour accueillir les Parisiens en quête de nature, cette ligne de chemin de fer longue de 32,5 km conserve encore une part de mystère. Elle dispose notamment de nombreux tunnels dont certains sont longs d'au moins 1 km, comme au parc des Buttes-Chaumont (19e).
De là se trouvait même une bifurcation, dont l'une des branches menait directement à la gare de Paris-Bestiaux, où se trouvaient autrefois les abattoirs de la Villette jusqu'aux années 1930. Laissée en friches, la Petite Ceinture, et plus particulièrement ses tunnels interdits au public, sont devenus des lieux prisés des aficionados de l'Urbex.
les catacombes
C'est le site d'exploration urbaine par excellence à Paris : les catacombes forment plusieurs centaines de kilomètres de souterrains. Un site unique dans d’anciennes galeries de carrières, qui abrite le plus grand ossuaire du monde dans le 14e désormais devenu un musée, avec les restes de plusieurs millions de Parisiens au fur et à mesure de la fermeture des cimetières de la capitale.
S'il existe bien une entrée officielle pour le musée, les catacombes sont également accessibles par diverses entrées dérobées connues des seuls initiés, appelés entre eux les «cataphiles». Là, les plus courageux pourront descendre dans les entrailles de Paris, pour découvrir des salles secrètes, comme "la plage", "le bunker" ou encore la salle "électro".